La vaccination à grande échelle n’a pas empêché les contaminations de repartir à la hausse
La vaccination contre le coronavirus n’a pas empêché certains pays ayant vacciné plus de la moitié de leur population d’enregistrer un nombre important de cas de contamination quotidiennes. Ces pays qualifiés de champions de la vaccination ont vu le nombre d’infections et de décès dus à la Covid-19 repartir à la hausse alors que plus de 50% de leurs populations ont reçu ces derniers mois deux doses de vaccin.
Ces pays champions de la vaccination qui se comptent sur les doigts de la main ont utilisé notamment le vaccin Pfizer-BioNTech. Toutefois, après l’euphorie suscitée par une large campagne vaccinale, suivie par l’ouverture des espaces publics et l’abandon des mesures barrières, la vaccination à grande échelle a donné de faux espoirs. Ainsi, des statistiques inquiétantes ont été enregistrées ces derniers jours poussant les gouvernements de ces pays à revenir aux mesures drastiques déjà appliquées lorsque la pandémie était à ses débuts. En effet, des restrictions et des mesures de prévention ont fait leur retour, en attendant d’appliquer une nouvelle fois le confinement sanitaire d’antan.
Cette situation devrait interpeller d’autres pays qui multiplient les efforts pour arriver à un important taux vaccinal. Car l’argument selon lequel la vaccination de plus de la moitié de la population procurerait une immunité collective en freinant la chaîne de transmission du virus est tombé à l’eau. L’inquiétude peut se résumer notamment au fait que dans certains de ces pays, 59% des patients hospitalisés en soins intensifs sont des personnes totalement vaccinées.
Cette situation aussi imprévisible qu’inquiétante est engendrée par le variant Delta qui a ainsi rebattu les cartes, ce qui n’a pas manqué de remettre en cause l’efficacité du vaccin Pfizer. Certaines études ont revu à la baisse le taux d’efficacité de Pfizer-BioNTech face au variant Delta par rapport aux vaccins d’AstraZeneca et de Moderna. Selon une étude de l’université d’Oxford, l’efficacité du vaccin Pfizer décline plus vite que celle d’AstraZeneca pour le variant Delta, avec une chute de 12 points en trois mois.
Une autre étude avance une efficacité d’à peine 42 % du vaccin Pfizer-BioNTech avec ce variant, contre 76 % pour le vaccin Moderna. Pour remédier à cette situation, des pays ayant largement utilisé le vaccin Pfizer-BioNTech ont commencé à vacciner leur population avec une troisième dose.
Ce choix semble être efficace à en croire les résultats préliminaires selon lesquels, les personnes vaccinées avec trois doses ont 86 % moins de chance d’être infectées que celles ayant reçu deux doses, et 92 % de risque en moins de connaître une forme grave de la maladie.
Karim Yahyaoui