La réutilisation de médicaments pour de nouveaux traitements via une nouvelle base de données
Le besoin pour des traitements plus efficaces pour de nombreuses infections, notamment la COVID-19, le cancer et le Paludisme est réel. Cependant le processus de développement de nouveaux médicaments est couteux et peut prendre des décennies et de surcroit conduit souvent à l’échec des traitements. A cet effet, des chercheurs ont créé, en vue d’accélérer la réutilisation d’anciens médicaments pour de nouveaux traitements, une base de données, libre d’accès, contenant des informations relatives à de potentiels médicaments et leurs modes d’actions.
Cette base de données appelée NICEdrug.ch (http://nicedrug.ch), peut aider à accélérer le processus en aidant les scientifiques à trouver des médicaments existants et prometteurs et qui pourraient être réutilisés pour ces maladies.
« En trouvant un moyen d’améliorer la façon dont nous découvrons et concevons de nouveaux médicaments, nous pourrions réduire les délais et les couts impliqués dans le processus de développement de médicaments » déclare l’auteur principal Homa Mohammadi Peyhani, chercheur post doctoral au Laboratoire de Biotechnologie des Systèmes informatiques Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), Suisse.
En vue d’aider,Peyhani et ses collègues, ont mis au point la base de données NICEdrug.ch, contenant des informations sur 250 000 molécules médicamenteuses potentielles.
La base de données comprend une analyse détaillée des structures des médicaments, les enzymes qu’ils ciblent, de la manière dont ils sont susceptibles d’etre modifiés par le métabolisme humain, et de leurs effets secondaires potentiels. En utilisant leur base de données, l’équipe a montré qu’elle pouvait prédire avec précision, le comportement des couples « médicament-enzyme » environ 70% du temps, avec une précision de 100% pour la moitié des couples testées. Ils ont ensuite utilisé ce système pour rechercher des médicaments qui pourraient être réutilisés pour le Cancer l’hypercholestérolémie, le paludisme et la COVID-19. A titre d’exemple, leur recherche a donné quelques indices sur la façon dont les scientifiques pourraient atténuer les effets secondaires toxiques du médicament anti-cancéreux 5-Fluorouracil. Ils ont également identifié le Shikimate-3-Phosphate comme traitement potentiel du stade hépatique du paludisme avec moins d’effets secondaires.
De plus ils ont identifié plus de 1300 médicaments potentiels anti COVID-19 dont certains sont déjà utilisés en toute sécurité pour traiter d’autres conditions. « Notre espoir est que les chercheurs
scientifiques et les grands décideurs de l’industrie pharmaceutique puissent utiliser cette base de données unique pour mieux éclairer leurs recherches et leurs décisions cliniques, ce qui leur permettra d’économiser du temps et de l’argent et finalement des vies » a conclut Vassily Hatzimanikatis, professeur agrégé de génie chimique et de bio-ingénierie à l’EPFL
Synthèse : BM / SOURCE WORLD PHARMA NEWS