Thérapies innovantes en Algérie Seules 42% des thérapies ciblées sont introduites

L’Algérie accuse toujours du retard dans l’introduction des thérapies innovantes pour le traitement du cancer, a estimé le Pr Ahcène Zehnati, économiste de la santé et Directeur de recherche au Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD). Selon lui, seules 42% des thérapies ciblées et immunologie sont disponibles en Algérie. Dans son appel d’offres pour l’année 2021, la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) n’a introduit aucune molécule innovante. Dans ce sens, le professeur a affirmé que le pays est toujours à la traine.
Pour lui, une augmentation de 10% du nombre de nouvelles molécules lancées dans un pays permet de réduire de 2,4% le nombre d’années potentiellement perdues avant 75 ans. Elle permet de réduire aussi les couts médicaux et améliore la productivité générale. C’est dans ce contexte général que la problématique de l’accès aux thérapies innovantes pour les malades cancéreux se pose avec acuité. Selon lui,
Le cancer est considéré comme la maladie du siècle, il représente une part importante de la charge de morbidité
et cité parmi les premières causes de décès dans la plupart des pays du monde. L’Algérie ne fait figure d’exception, en 2020 presque 50.000 nouveaux cas ont été recensés. Les localisations tumorales concernent le poumon pour les hommes et le sein pour les femmes.
Parmi les 16 innovations thérapeutiques dans la prise en charge du cancer du sein, seules 8 sont enregistrées en Algérie, dont seulement 4 sont disponibles. Au nombre de 19 thérapies dédiées aux cancers des poumons, seules 7 innovations sont enregistrées et uniquement 3 sont disponibles. Le Pr Zehnati a fait savoir également qu’il ne suffit pas d’augmenter ou d’élargir la monoculture des médicaments mais d’assurer leur disponibilité.
Le conférencier a recommandé de revoir le système d’appel d’offres par la mise en place d’un comité d’experts clinique et économique qui évalue et valide l’intégration de médicaments innovants à forte valeur ajoutée clinique dans le cadre d’un accord commercial entre la PCH et le laboratoire pharmaceutique. Le Pr Zehnati a enfin plaidé pour une réforme du système administratif afin de permettre la mise en place des essais cliniques locaux.
Fatma HadjOukari