Programmes d’exportations pour les laboratoires étrangers en 2022

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Dr. Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed a fait aujourd’hui une annonce toute à fait inattendue. Intervenant sur les ondes de la radio chaine 3, le ministre compte mettre en place à partir de 2022 des programmes prévisionnels d’exportations. L’accès au marché algérien sera dorénavant corrélé, notamment pour les sociétés ayant une dimension internationale d’exporter.
Les programmes prévisionnels d’exportations entreront en vigueur à partir du mois d’octobre 2021. Si le statut des laboratoires concernés est clair, les modalités d’application de cette disposition soulèvent de nombreuses interrogations : Quelle sera la réaction de ces laboratoires ? Quelle serait la sanction à appliquer dans l’hypothèse où ils n’adhéreraient pas à cette démarche ?
Est-ce que cette démarche sera généralisée à d’autres secteurs? Quelle est le ratio du chiffre d’affaires à l’exportation qui sera appliqué par rapport à leur programme d’importation de produits finis et/ou de matière première ? Est-ce que l’exigence d’exportation des produits fabriqués par les laboratoires en Algérie devra être croissant d’année en année?
Le Ministre de l’industrie pharmaceutique s’appuie sur le fait que ces laboratoires disposent déjà
d’enregistrements de leur produits à l’international et de réseaux commerciaux pour pouvoir amorcer des flux à l’exportation.
Il y a lieu de rappeler que l’arrêté sur la fixation des prix qui date de 2020 octroie un avantage financier dans les prix de matières premières quand le laboratoire exporte à partir de l’Algérie. Il s’agit d’une certaine façon de « leur forcer quelque peu la main » afin de les amener à considérer le marché pharmaceutique algérien, sur lequel ils exportent depuis plusieurs années, sous l’angle de son potentiel à l’exportation.
Enfin cette exportation par « la contrainte rappelle l’investissement par la contrainte » puisque le tout premier cahier de charges à l’importation permettait d’importer en contrepartie d’un investissement dans la production.
Il faut reconnaitre que c’est grâce, a cette contrainte à l’investissement que l’Algérie a développé un tissu industriel , qui a largement fait ses preuves .
Est-ce que cette nouvelle disposition connaitra le même succès ? l’avenir nous le dira …