UNOP : Impact de la Covid-19 sur l’industrie pharmaceutique
Le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP). Abdelouahed Kerrar, à présenté une communication lors de la 6ème journée sur la pharmacie, organisée jeudi 21 octobre 2021 à Tlemcen. Cette communication a porté sur l’impact de la pandémie du coronavirus sur le secteur pharmaceutique national et dans le monde. La présentation a traité plusieurs thématiques sur les conséquences engendrées par la pandémie sur l’approvisionnement en médicaments dans le monde avant de se focaliser, ensuite, sur le cas de l’Algérie.
Selon le président de l’UNOP , »la pandémie de la Covid-19 a impacté négativement la croissance économique mondiale, la même dynamique a été enregistrée dans la région MENA ». « Les pays exportateurs de pétrole ont vu leurs recettes fiscales et d’exportation baisser alors que les prix du pétrole ont chuté de plus de 50 % à leur plus bas niveau en 20 ans », indique la même source.
À propos de l’Algérie, le président de l’UNOP a indiqué que la Covid-19 a ralenti la consommation et les investissements, tandis que la chute des prix du pétrole réduira les recettes fiscales et d’exportation. Le PIB devrait se contracter de 6 %. En ce qui concerne l’industrie pharmaceutique, le président a par ailleurs, démontré l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur la chaîne d’approvisionnement des produits pharmaceutiques et des matières premières au niveau mondial.
Soulignant l’impact de la pandémie, dans certains cas, sur l’approvisionnement des matières premières, la même étude a fait état d’un développement avancé de l’interdépendance au niveau mondial, ce qui pourra augmenter la fragilité due à la Covid-19.
L’augmentation du coût des intrants pharmaceutiques sont aussi parmi les conséquences de la pandémie. Il ressort ainsi une augmentation des prix des API (actifs pharmaceutical ingredients ) jusqu’à 140% et celle des prix des articles de conditionnement de 100%, alors que le coût du Fret a enregistré une augmentation de plus de 10 fois.
Concernant la partie consacrée au secteur de la santé et de l’industrie pharmaceutique en Algérie, le même communicant a souligné que « l’Algérie consacre près de 6,5% de son PIB total aux soins de santé, ce qui est parmi les plus élevés de la région MENA et reflète sa forte concentration sur les soins de santé ».
La même source a indiqué qu’en 2020 que 15 entreprises pharmaceutiques détiennent 63% des parts du marché algérien.
Il s’agit de SANOFI (14,1%), NOVO NORDISK (7,7%), MS PHARMA, (7,6%), HIKMA PHARMA (4,3%), BIOPHARM (3,3%), GLAXOSMITHKLINE (3,3%), PHARMALLIANCE (3,2%), BEKER (2,9%), MERINAL (2,7%), PFIZER (2,7%), VITAL CARE (2,6%), SAIDAL (2,3%), ASTRAZENECA (2,2%), BIOGALENIC (1,9%) et NOVARTIS (1,8%).
Dr.kerrar a indiqué également que les Insulines sont au top des thérapies en Algérie avec 296 millions de dollars. Concernant la valeur des ventes officinales au prix public (IQVIA )du marché pharmaceutique algérien, la même source a affirmé qu’il s’élève à 1.2 milliards de dollars pour le premier semestre 2021, soit une augmentation de 7% par rapport à la même période de 2020.
Pour ce qui est du volet lié aux ruptures sur les produits pharmaceutiques dans le monde, la même source a indiqué que « de fortes perturbations du marché ont touché principalement les formes injectables et les classes thérapeutiques : antibiotiques et antiviraux, les anticancéreux, médicaments cardiovasculaires, les médicaments du système nerveux central (anesthésiques), les hormones ».
Donnant quelques exemples, la même source a indiqué qu’en France, plus de 100 signalement de ruptures et de tensions d’approvisionnement de médicaments entre 2019 et 2021, alors qu’aux Etats-Unis, un rapport l’année 2020 a indiqué que la FDA (Food and Drug Administration) a reçu plus de 500 signalements de ruptures et de tensions d’approvisionnement, dont 86 demeurent en rupture.
Afin de mieux illustrer son propos, le Dr Kerrar , a mis en avant quelques recommandations pour atténuer l’impact de la pandémie du coronavirus sur le secteur de la santé et de l’industrie pharmaceutique. S’agissant de la lutte contre les ruptures de stock et les perturbations dans l’approvisionnement, le président de l’UNOP recommande notamment de construire des systèmes qui engagent les officines, les répartiteurs et les fabricants à suivre la disponibilité, la demande et le réapprovisionnement en médicaments et adopter les plateformes numériques.