Cancer de la prostate : la lutte de novembre
Le mois de novembre est désormais dédié aux cancers masculins à travers l’évènement «movember» (contraction du mot «moustache» en anglais et de «novembre»). Le but? Sensibiliser la population et soutenir la recherche mondiale sur ces maladies, parmi lesquelles le cancer de la prostate.
Dépister ou ne pas dépister?
Plus de 6100 nouveaux cas de cancer de la prostate sont recensés chaque année, faisant de ce cancer le plus fréquent chez l’homme. Si son incidence est en hausse, ce type de cancer bénéficie cependant de traitements de plus en plus performants qui ont permis de faire reculer sa mortalité. Sur ces facteurs de risques, sur l’examen du toucher rectal qui permet de faire la différence entre un adénome (bénin) et une structure nodulaire et sur le dosage du PSA. L’imagerie IRM est désormais considérée comme un outil indispensable qui permet de décider ou non de l’organisation d’une biopsie et ainsi d’éviter les sur-diagnostics.
Les traitements ont-ils évolué favorablement ?
Oui et la surveillance active, lorsque le cancer est à risque évolutif très faible, a permis de réduire de moitié le nombre de prostatectomies (ablation). Cette chirurgie concerne un patient sur deux. Les autres sont traités par curiethérapie ou radiothérapie externe – laquelle évolue vers des durées de traitement plus courts- combinée à de l’hormonothérapie. La prise en charge des effets secondaires a aussi progressé, on parle aujourd’hui de psychologie, de conseils hygiéno-diététiques et de promotion de l’activité physique. Pour éviter des traitements inutiles, la prise en charge a grandement évolué ces dernières années.
Un diagnostic précoce permet dans bien des cas de repousser l’échéance d’un traitement lourd.
Tandis que par le passé on avait tendance à surtraiter, aujourd’hui on se pose toujours la question d’un traitement au cas par cas, dans la majorité des cas en effet, le cancer n’évoluera pas durant plusieurs années et le patient évite ainsi un traitement lourd et le risque d’effets secondaires comme des troubles de l’érection ou urinaires.
Des recherches prometteuses…
La recherche oncologique avançant, de nouvelles approches thérapeutiques sont à l’étude, en particulier autour de la génétique. On sait qu’une mutation génétique serait à l’origine du cancer de la prostate, comme c’est le cas dans certains cancers du sein, on peut donc envisager un développement des tests génétiques prédictifs.
Enfin, l’un des grands espoirs pour les malades repose dans le développement de l’immunothérapie (utilisation du système immunitaire du patient pour détruire les cellules cancéreuses), qui devrait encore améliorer le pronostic du cancer de la prostate. En effet, des études en cours dans les centres universitaires suisses et l’autorisation aux Etats-Unis d’une immunothérapie anti-cancéreuse (le Sipuleucel-T) permettent d’envisager une avancée prochaine dans ce domaine.