La sclérose en plaques: absence de traitement pour les formes progressives
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire auto-immune chronique, qui attaque le système nerveux central. La maladie s’aggrave lentement dans la plupart des cas et cette aggravation dépend entre autres de la fréquence et de la gravité des poussées. Selon le Dr Smail Kenzoua, , président de la Fédération algérienne des malades atteints de la sclérose en plaques (Famasep) l’Algérie compte environ 15.000 à 17.000 nouveaux cas chaque année. Depuis plus de 20 ans, la fédération avec ces 15 associations tente d’améliorer les conditions de vie de ces malades et de prendre en charge les malades rapidement pour éviter les poussées.
Selon lui, ce chiffre est en-deçà de la réalité puisqu’il l’Algérie ne dispose pas d’un registre national permettant d’obtenir les statistiques fiables relatives à cette pathologie. Il est temps, pour le président, de créer un réseau national de prise en charge pour soulager la douleurs de ces malades. « il n’est pas normal qu’un malade se déplace de Ghardaïa jusqu’à Alger chaque mois, pour une simple perfusion qu’un médecin généraliste formé peut faire dans un centre de proximité», a-t-il regretté.
Elle a fait savoir que la fédération a mis en place un programme de formations au profit des médecins généralistes en leur donnant les signes évocateurs dès qu’un patient se présente chez lui et l’oriente vers un médecin spécialiste. Selon lui, la crise de la Covid a freiné le travail de la fédération et elle a empêché certains malades de se rendre dans hôpitaux pour prendre leur traitement.
Dr Kenzoua plaide aussi pour la création des centres de rééducation dédiés à la sclérose en plaque pour soulager la douleur des patients. Le seul centre que compte l’Algérie est celui de Tixeraïne à Alger et qui ne peut pas prendre en charge tous ces patients. Au cours de notre entrevue, Dr Kenzoua n’a pas cessé de rappeler la nécessité de créer un registre national des malades atteint de la SEP. « je suis en train de prendre attache avec tous les chefs de service neurologie afin d’avoir le nombre exacte de personne touchée par cette pathologie », a-t-il révélé.
En ce qui concerne les traitements pour les formes progressives, notre interlocuteur a souligné que l’Algérie n’a pas encore introduit les traitements. Le « Tysabri » qui est utilisé pour soigner les personnes atteintes de la forme cyclique (poussées-rémissions) de la sclérose en plaques est quasiment introuvable. « Pour en finir avec ce problème, et après une demande d’audience, le ministre de l’industrie pharmaceutique nous a accordé une audience il y a quelques semaines pour discuter de tous les problèmes de rupture des médicaments », a-t-il dit. Selon lui, le Dr Lotfi Benbahmed a promis de régler le problème dans les plus brefs délais. « Effectivement le lendemain la demande a été signée et ils ont lancé la commande», s’est réjouit.
« Un cri du cœur que je lance aux pouvoirs publics afin de porter un peu plus d’attention à ces malades déjà fragilisés par la maladie. J’appelle les autorités à accélérer les procédures pour l’introduction des traitements innovants pour soulager notre douleur »,a-t-il conclu.
Fatma HadjOukari