Négligence coupable ou inconscience!
Lors de la cérémonie d’ouverture de la faculté de pharmacie et alors que rien ne présageait d’ une telle issue, le professeur Lakhdar Griene doyen de la Faculté de Médecine a d’emblée pointé du doigt les insuffisances criardes architecturales de la structure qui reçoit quotidiennement des milliers d’étudiants. Il a décrit les conditions de travail très difficiles notamment en période hivernale des étudiants devant une assemblée de ministres et de médecins médusés par de telles révélations .
Il y a lieu de rappeler qu’il y avait trois ministres venus assister à l’inauguration de la faculté de pharmacie. Il s’agit du Pr Benbouzid Ministre de la santé, du Dr Benbahmed Ministre de l’industrie pharmaceutique et d’Abdelbaki Benziane Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Connu pour son franc parler, le professeur Griene a énuméré les facteurs qui altèrent la structure censée prodiguer le savoir a des milliers d’étudiants. Construite sur une terre sujette à des mouvements constants et à de forts ruissellements en période hivernale, la faculté ne cesse de se dégrader au fil des années qui passent sans que les autorités concernées ne daignent se pencher sur cet épineux problème.
Selon l’analyse faite par un expert sollicité par le professeur Griene, cette faculté est vouée à la destruction à moyen terme.
Des sommes colossales ont été investies pour faire de cet ensemble architectural un temple du savoir .Malheureusement et par la faute de certains concepteurs imprévoyants, cette faculté est devenue au fil du temps une ruine qui risque d’être emportée par les eaux de pluie.
Il y a lieu de rappeler que l’assiette de terrain en question a fait l’objet d’une requête émise par la société immobilière Zanetacci durant la période coloniale pour y construire des immeubles .La demande fut rejetée par les services de l’urbanisme. Pour rappel Zanetacci est une entreprise qui a construit beaucoup d’immeubles au boulevard Bougara qui n’ont souffert d’aucune dégradation et qui abritent jusqu’à présent des personnes.
Par la suite, on toléra la construction de bâtiments en structures légères qui abritèrent après l’indépendance le souk el fellah. Comment est-on arrivé à une telle situation alors que les archives existent et qu’elles auraient été d’un grand éclairage pour les personnes qui ont initié un tel projet, d’autant qu’il y a eu par le passé des exemples édifiants :
L’hôtel Aurassi qui a dû être renforcé par des milliers de tonne de béton injectés sous la structure afin de mettre fin au glissement de terrain. L’université de Bab Ezzouar également construite sur un terrain marécageux. Là aussi on a eu recours à l’injection du béton afin d’empêcher l’enfoncement des structures.
En attendant, la santé et la sécurité des étudiants sont menacées .Obligés de travailler dans un environnement délétère, ils ont toutes les peines du monde à poursuivre leur cursus.
Maintenant que le mal a été fait, il faudrait prendre des décisions courageuses et responsables afin de trouver une solution de substitution durable. Il faut en finir avec l’ère du bricolage.
Il y va du prestige de notre université déjà malmenée par de multiples avatars et qui ne cesse de s’enfoncer dans la médiocrité.
Djamel eddine Selhab