Octroi d’agréments pour l’ouverture des pharmacies : pourquoi ça bloque ?
Plusieurs pharmaciens diplômés attendent depuis plusieurs mois, voire des années l’obtention d’agréments pour ouvrir des officines pharmaceutiques. Des actions de protestation ont été organisées par les pharmaciens diplômés pour réclamer l’obtention du fameux sésame. Le président de l’Association nationale des pharmaciens algériens, docteur Mouadh Tabainet a indiqué ce samedi que les anciens textes réglementaires en vigueur sont à l’origine du problème rencontré dans l’octroi des agréments pour les nouveaux pharmaciens.
« Le dossier d’octroi des agréments aux nouveaux pharmaciens connaît une crise profonde provoquée par les anciens textes réglementaires en vigueur en plus de l’accumulation de problèmes administratifs dans de nombreuses wilayas », a indiqué Mouadh Tabainet lors de son passage sur les ondes de Radio Sétif.
« Nous menons actuellement une enquête sur le terrain, dont les résultats seront publiés prochainement », a-t-il ajouté.
Il a plaidé, dans le même sillage, à revoir le facteur de l’octroi des agréments qui prend compte du nombre d’habitants d’une localité.
« La répartition géographique des pharmaciens doit dépasser le point lié au nombre d’habitants, parce qu’il n’est pas possible d’appliquer au même degré ces textes à toutes les wilayas du pays », a-t-il ajouté.
Évoquant, par ailleurs, le rôle du pharmacien, le Dr Tabainet a affirmé que les services pharmaceutiques ne devraient pas se limiter à la distribution de médicaments, mais devraient être développés et s’adapter à la nouvelle carte sanitaire, qualifiant, ensuite, le pharmacien de pierre angulaire du secteur de la santé, qui « doit être impliqué dans la recherche de solutions pour faire progresser le secteur ».
Pour le président de l’Association nationale des pharmaciens algériens, « la responsabilité pharmaceutique doit être renforcée et appuyée techniquement et sur le plan organisationnel, tout en redéfinissant les fonctions des institutions pharmaceutiques et les fonctions du pharmacien en leur sein ».
À une question sur la disponibilité des médicaments, le Dr Tabainet a souligné que « la rareté des médicaments est un phénomène mondial, et la plupart des pays du monde en souffrent, et c’est principalement lié aux sources d’approvisionnement qui ont été affectées par la pandémie du coronavirus ».
Il a indiqué dans ce sillage que l’industrie pharmaceutique nationale a fait des progrès et augmenté le taux de couverture, mais elle n’est pas à l’abri des problèmes d’approvisionnement et de distribution.
Concernant la vaccination contre le coronavirus, il a affirmé qu’environ 1200 pharmaciens ont participé à cette campagne au niveau national.
Karim Yahyaoui