Lutte contre Omicron : que doit faire l’Algérie ?

La découverte en Afrique du Sud d’un nouveau variant du coronavirus, baptisé Omicron, poussent plusieurs pays du monde à un nouveau tour de vis. En Europe, en Asie ou en Afrique, certains ont déja interdit les vols en provenance d’Afrique australe. D’autres, à l’instar du Royaume-Uni, appliquent des mesures à l’ensemble des personnes entrant sur leur territoire. entretien avec docteur Mohamed Melhag, chercheur en virologie.
Le monde s’inquiète depuis la découverte du variant Omicron, que faut-il pour empêcher son entré en Algérie ?.
Ce variant apparu en Afrique du Sud baptisé Omicron inquiète le monde entier et d’ailleurs certains n’ont pas hésité à fermer les frontières aériennes avec ce pays et ceux qui ont enregistré des cas. Il est inquiétant parce qu’il a environ 30 mutations et il est considéré comme le plus dangereux par rapport aux autres mutants. Les scientifiques sont en train de mener des études pour savoir la vitesse de sa propagation. Pour le moment on ne sait pas si les vaccins sont efficaces contre Omicron. L’Algérie doit prendre des mesures nécessaires pour empêcher son introduction dans le pays.
Un relâchement dans le respect des mesures barrières est partout, que faut-il faire.
Dans les lieux publics les citoyens ont oublié leur bavette. Pour certaines cérémonies et rencontres le protocole est bafoué. Lors de la campagne électorale, nous avons constaté une défaillance dans le respect des mesures barrières ni dans les salles ni l’extérieur. Nous n’avons pas les moyens de contrôler regrettable de dire l’Algérie n’a pas les moyens de sa politique.
Vous appelez une autre fois à la conscience des citoyens ?
Oui absolument. L’adhésion de la population à la compagne de vaccination est une urgence. Quand les autorités ont décidé d’alléger les mesures de confinement le citoyen a cru que la pandémie est derrière et que le Covid fait partie du passé.
Malgré une courbe en dent de scie, les citoyens boudent toujours la vaccination ?
Avec cette quatrième vague et l’apparition de ce nouveau variant en Afrique du Sud on pas d’autre choix que d’aller se faire vacciner. On a pas un autre remède à cette infection. La seule méthode efficace et scientifique pour protéger la population c’est la vaccination. Toutes les personnes vaccinées n’ont aucun effet secondaire surtout que les vaccins disponibles en Algérie sont conçus avec méthodes déjà connues.
Qu’est ce qui nous empêche de rendre la vaccination obligatoire ?
Exiger un pass sanitaire est la meilleure manière obliger les citoyens à accepter la vaccination. Je tiens à saluer l’initiative du ministère de jeunesse et des sports qui a exigé aux supporters le carnet vaccinal.
Pouvez-vous nous expliquer la différence entre un « Pass sanitaire » et le carnet vaccinal ?
Le Pass sanitaire est informatisé le code QR ce numéro est enregistré sur une plateforme nationale. Donc le Pass sanitaire est codifié avec un numéro s’identifiant, par contre la carte de vaccination n’importe qui peut avoir. Alors que le Pass sanitaire minimise le faux et usage de faux. J’insiste sur la sensibilisation et combattre les fakes news qui circulent sur les réseaux sociaux. Avant d’imposer quoi se soit il faut d’abord informer et sensibiliser et de convaincre le citoyen sur les bienfaits de la vaccination. Il est important aussi d’intensifier les intervenants des scientifiques sur les plateaux radios télévision et d’associer tous les médias à la politique des autorités sur les dangers de cette infection. Le pour rappel a tué plus
de 5 millions de personnes et il a touché plus de 250 millions à travers le monde.
A cela s’ajoute les répercussions de cette maladie sur le plan socio-économique et le poste Covid sur la santé où des études observationnelles sont en train d’être menées un peu partout dans le monde. Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle recrudescence importante des cas et nous appelons une autre fois à la conscience des citoyens pour réduire les effets de cette quatrième vague et d’éviter ce que nous avons vécus lors de la précédente vague. Rappelez-vous des chaînes interminables pour obtenir une bouteille d’oxygène. J’appelle les autorités publiques à sévir les contrôles à chaque fois qu’il y a relâchement dans respect des mesures barrières. Pour se faire il suffit d’appliquer la réglementation.
Il ne faut pas aussi oublier les autres malades qui sont négligés.
Les malades non Covid-19 sont les oubliés de cette pandémie. Depuis plus de 19 mois certains services sont à l’arrêt ou bien ils prennent uniquement les cas les plus urgents. Cette situation va nous conduire certainement vers un cumul et la perte de certains malades qui ne peuvent pas attendre. Il faut tout faire pour éviter une situation critique tout en sachant que notre système de santé a ses limites. Le citoyen doit comprendre qu’il ne faut pas compter sur le système sanitaire algérien avec des capacités limitées.
Fatma HadjOukari