Greffe hépatique: la demande devance l’offre

La greffe hépatique n’est pas encore développée puisque le prélèvement d’organes sur donneurs décédés ou en mort cérébrale ne se pratique pas encore en Algérie. Selon le professeur Nabil Debzi, chef du service hépatologie du CHU Mustapha Pacha, l’Algérie ne dispose pas des installations, des médecins formés. Selon lui, cette pratique ne fait que sur des donneurs vivants. « le prévalent sur les vivants ne pas répondre à toute la demande sont le chiffre en net augmentation d’où cet écart important entre l’offre et la demande. En plus de ce problème, le praticien a fait savoir que l’Algérie ne dispose que de deux centres. Ces derniers n’ont pas fonctionné depuis le début de la crise sanitaire. « tout le monde se parle de la crise du l’oxygène que nous avons vécue durant la troisième vague de la Covid19 ce qui explique la faiblesse de notre système de santé alors que dans d’autres pays n’ont pas arrêté la greffe mais ils ont réduit le nombre de malades greffés », a-t-il ajouté .
Il a rappelé qu’au début des années 2000, le ministère de la santé a mis en place un programme national de greffe. « Notre cas est plus complexe puisque tous les prélèvements sont faits à partir des donneurs vivants et avec la propagation du virus nous avons peur de perdre ce donneur en cas où il sera contaminé en milieu hospitalier », a-t-il expliqué.
Le spécialiste n’a pas cessé de rappeler que la greffe n’est pas une intervention mais un programme. La transplantation d’organes n’a pas besoin uniquement d’un support financier mais elle a besoin d’un support en ressource humaine formée.
« La dernière greffe on l’a faite en décembre 2019 qui a été assurée par une équipe du CMPC et depuis, aucun acte n’a été réalisé et la crise sanitaire continue d’impacter tout le système de santé.
« Il faut pas comprendre que l’Algérie fait des interventions puisque nous n’avons pas encore un programme à suivre », a-t-il précisé.
Selon lui, des efforts sont en train d’être fournis par l’Agence nationale de greffe et de voir comment augmenter le nombre de personnes greffées. Les participants à un séminaire organisé par l’Agence nationale de la greffe, les experts sont en train de rédiger les bonnes pratiques de la greffe mais sur des donneurs vivants.
Pour ce qui concerne le prélèvement sur des personnes décédées, elle est tributaire des urgences. « Quand on n’a pas des services d’urgences crédibles et de qualité, on ne peut pas aller aux donneurs décédés et par conséquent on restera toujours dans la transplantation à partir des donneurs vivants », a-t-il expliqué. Pr Debzi a regretté le fait que certains malades sacrifient tous leurs biens pour aller se faire à l’étranger.
Interrogé sur le sort des personnes qui ont été greffées, le praticien a rappelé que le taux de survie est de 70% à 10 ans. « Sur 81 malades greffés, 47 ont été greffés au CPMC depuis 2003. Donc notre expérience est naissante et elle a besoin de réussir plusieurs et la solution réside dans le prélèvement à partir des personnes décédées », a-t-il conclu.
Fatma Hadj-Oukari