Dr Kerrar, président de l’UNOP : « le développement de l’industrie pharmaceutique ne viendra que de l’université »
Le président de l’union nationale des opérateurs pharmaceutiques (UNOP) le Dr Abdelouahed Kerrar a annoncé la tenue durant mois de mai 2022 d’une journée qui réunira les porteurs de projets avec les industriels. Cette rencontre sera un rendez-vous annuel. « À l’UNOP nous sommes conscients que le développement de l’industrie pharmaceutique ne viendra que de l’université « , a-t-il dit. Dr Kerrar n’a pas manqué de rappeler la nécessité d’associer les universitaires à la stratégie du développement du secteur.
Pour lui, Il est anormal de voir des projets très ambitieux et innovants rangés dans les tiroirs. A l’UNOP nous sommes favorables à financer une partie de la recherche et à multiplier les ponts entre les entreprises et les universités. Il s’est par ailleurs attardé sur les différentes contraintes qui freinent l’exportation du médicament a partir de l’Algérie et de proposer quelques solutions.
Dans un premier temps, le président de l’UNOP a rappelé que l’Algérie a fait des pas de géants dans le développement de l’industrie pharmaceutique qui couvre une grande partie des besoins « malgré cet indéniable succès pour couvrir le besoin interne ,la valeur de notre exportation est insignifiante », a-t-il regretté.
Basée sur des données macroéconomiques sociodémographiques et les dispositions sanitaires, la croissance annuelle du marché pharmaceutique dans la région MENA s’élève pour les 5 prochaines années à 6,8 % et les prévisions de croissance de l’Algérie ne sont pas très loin de ces chiffres.
Entre 2016 et 2020, la couverture en valeur par la production locale est passée de 50 à 60 % et celle des importations est passée de 39 à 33 %. La couverture en besoins en pourcentage dépend de la valeur du dinar, à chaque fois que le dinar dégringole, la couverture des besoins par la fabrication locale baisse. Selon lui, l’activité d’exportation reste toujours insignifiante et limitée. Pour l’année 2019, l’Inde a exporté plus de 15 milliards de dollars, la Turquie 970 million de dollars, la Jordanie 500 millions de dollars et l’Algérie a exporté 6 MillIons de dollars.
Les efforts d’exportation ne doivent pas s’orienter uniquement en direction de l’Afrique mais vers tous les pays. Il a rappelé que dans un premier temps les producteurs se sont orientés vers le marché local pour satisfaire la demande nationale en médicaments .
A la question pourquoi les exportations de l’Algérie sont insignifiantes, le président de l’UNOP regrette le manque de rigueur dans l’application du SNE stratégie nationale d’exportation adoptée en2018. « La majorité des actions Prévues qui devaient être implémentées en 2019 et 2021 et qui ont été classées par priorité n’ont été réalisés « , a-t-il martelé.
Il a cité à titre d’exemple la valorisation des plantes médicinales. » Personnes ne sait qui fait quoi. Il avait été proposé de créer un laboratoire national d’expertise qui va essayer de coordonner le travail des spécialistes en la matière », a-t-il souligné .
L’UNOP demande aussi de pouvoir ouvrir des bureaux de liaison à l’étranger pour pouvoir faire la prospection tout en sachant qu’il y a des bureaux étrangers en Algérie et qui sont agrées par les autorités mais le contraire n’est pas possible. « si on veut exporter, il faut qu’on soit aux normes internationales et que nos produits soirs sérialises .
Sur un autre plan la balle est dans le camp des fabricants algériens qui doivent réaliser de plus en plus des études de bio équivalence indispensables à l export. Si L ‘Algérie veut avoir des champignons régionaux, ces derniers doivent pouvoir réaliser des croissances externes à travers une règlementation des changes mieux adaptées.
Fatma Hadj-Oukari