Ouverture d’une conférence internationale sur la recherche clinique en Algérie

Des chercheurs cliniciens, des maitres de conférences et des professeurs spécialistes dans les domaines biomédical et pharmaceutique ainsi que des experts de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) se sont réunis, ce jour le 20 décembre 2021, au Centre international des conférences (CIC) d’Alger pour dresser un état des lieux général des études cliniques et aborder les perspectives de la recherche scientifique médicale en Algérie.
Organisée conjointement par l’ANPP et la Société algérienne de pharmacie clinique et oncologique (ASCOP), cette première journée d’information se décline comme une tribune officielle, en dehors du campus universitaire, pour débattre des moyens et du « chemin » à emprunter pour développer l’innovation dans le pays.
La rencontre a permis, en fait aux participants venus de différents abords de passer en revue, dans le détail, les entraves empêchant le développement de la recherche clinique, maintenant que l’Algérie s’est lancée de plein-pied dans la production des produits pharmaceutiques, génériques ou biosimilaires.
Des laboratoires pharmaceutiques nationaux à l’image de Frater-Rases ont déjà lancé la production des médicaments biosimilaires. C’est le directeur général de l’ANPP Pr Kamel Mansouri qui a planté le décor en abordant les missions et le rôle de l’ANPP dans le développement des études cliniques. Le premier responsable de l’organisme en charge, par excellence, du management de la recherche et des études cliniques en Algérie a rappelé, en premier lieu, les activités de l’Agence qu’il dirige et ce à la faveur du décret exécutif du 19 décembre 2020 qui a officialisé le passage de l’ANPP sous l’autorité du ministère de l’Industrie, puisqu’auparavant elle relevait du ministère de la Santé.
Le conférencier a simplement indiqué que les textes règlementaires algériens autorisent, expressément, l’Agence à mener et diriger le volet lié au contrôle de la qualité et de l’expertise des produits pharmaceutiques. Pour le Dr Mansouri, la réglementation a clairement défini que l’ANPP est chargée, outre la gestion des aspects administratifs et réglementaires liés à la demande d’autorisation de la recherche, de promouvoir la recherche scientifique des médicaments, en développant la méthodologie et la conduite des essais ainsi que l’analyse des données.
Le cap sur les essais d’équivalence :
Plus loin, il a détaillé les aspects liés aux conditions devant permettre de mener à bien les différentes phases des essais, 1, 2, 3 et éventuellement la phase 4 pour atteindre des résultats plus efficients. Il n’a pas manqué dans le même contexte de souligner l’importance voire la nécessité de développer les essais d’équivalence.
« Du moment qu’on a opté pour la fabrication des médicaments génériques et biosimilaires, on a besoin de développer en Algérie d’essai d’équivalence», lancera le Dr Mansouri. Les expériences turque et tunisienne en matière ont été également au centre du panel de la discussion, en faveur de l’intervention, par visioconférence, des experts turcs et tunisiens.
En effet, Dr Elif Inci Ergonul, directrice du département de la recherche clinique de l’Agence turque de médicaments est largement revenu sur le modèle adopté par les autorités sanitaires turques pour faire sortir la recherche clinique du « marasme » dont elle se débattait dans le passé. Elle a ainsi développé les conditions liées à la mise en œuvre de la recherche dans les établissements hospitaliers .
Il faut réduire la durée de temps de réponse …
« Les durées de traitements et de réponse se sont nettement améliorées en Turquie. La durée de réponse d’une demande qui a été de 400 jours est passée aujourd’hui à moins de 27 jours. La durée de délivrance d’autorisation est passée, elle aussi, de 200 jours à 68 jours ».
C’est dire que le facteur temps est éminemment important et déterminant dans la recherche clinique , notamment celle liée aux thérapies anticancer. Signalons au passage que l’Agence turque de médicaments est parvenue à mener durant l’année qui tire à sa fin, 2021, pas moins de 471 essais cliniques.
Pour sa part, Dr Yosr Hamdi de l’Institut Pasteur de Tunis est longuement revenue sur les conditions devant contribuer au développement de la recherche clinique, elle a notamment insisté sur la mise en place d’un écosystème favorable aux études cliniques, « Le rôle des sociétés savantes et civile est extrêmement important pour développer les essais cliniques », a-t-elle conclu .