Pied diabétique: plus de 50 % des amputations sont liées au diabète
Un déséquilibre glycémique qui est souvent un signe d’appel d’infection systématique et tout retard dans la cicatrisation malgré un traitement bien conduit doit faire rechercher une infection et tout particulièrement une ostéite, a indiqué le Dr Mohamed Laifa, diabétologue libéral à Alger et président de la Société Algérienne de la Recherche Médicale (SARM) .
Dans une contribution au N° 00 de la revue trimestrielle de la SARM, le spécialiste a fait savoir que près de 15% des diabétiques présentent un ulcère du pied au moins une fois dans leurs vies.
Selon lui, le diabète est responsable de 8 amputations non traumatiques sur 10 toutes pathologies confondues et que 50 à 80 % des amputations sont liées directement ou indirectement au diabète. La récidive dans les quelques années qui succède le premier geste est quasi certaine chez la majorité des imputés. Cette récidive est liée à d’autres facteurs de risques associés qui contribuent au Raccourcissement de cette durée.
« Toutes les amputations sont procédées par des ulcérations du pied et malheureusement elles sont aussi annonciatrices de décès en moyenne dans les cinq années qui suivent »,a-t-il expliqué.
Le président a évoqué également les conséquences économiques néfastes qui ne sont pas négligeables car le pied diabétique représente la première cause d’hospitalisation du patient diabétique et aussi 50% des hospitalisations des diabétiques en général durant toutes leurs vies. « Les coûts directs sont liés à la gravité de ulcération et à la nécessité d’une amputation ainsi que toute la prise en charge thérapeutique en phase aiguë.
Quant aux coûts indirects, ils sont représentés par les risques de décès, d’invalidité physique et son impact professionnel »,a-t-il ajouté. Si cette maladie n’est pas connue c’est parce que le pied n’est pas un organe noble comme le rein le cœur l’ œil.
Le pied diabétique, a poursuivi le président, est asymptomatique et moins expressif que les autres organes ajouter à cela les formations médicales qui ne forment pas à la podologie et enfin la prise en charge financière. Il faut aussi savoir que la prise en charge financière est insuffisante et mal codifiée par des caisses d’assurance maladie.
« Une évaluation du risque en examinant le pied même si on ne trouve que ce qu’on cherche est important », a-t-il recommandé. Il faut également rechercher des antécédents d’ulcération de quelque nature que ce soit, dépister la neuropathie, dépister l’artériopathie, rechercher les déformation des pieds avec un interrogatoire poussé sur des blessures et ulcérations anciennes même cicatrisées entièrement est indispensable.
Fatma Hadj-Oukari