Registre des tumeurs d’Alger: plus de 8620 nouveaux cas enregistré en 2019

Le registre des tumeurs d’Alger a enregistré 8623 nouveaux cas en 2019 soit une augmentation de 11,8% par rapport à 2018 et pour une population de 3.766.962 habitants. Selon un nouveau rapport de l’institut national de santé publique (INSP) , les cas féminins, 4.590, sont, comme à l’accoutumée, plus importants que les cas masculins, 4.033. Le taux d’incidence brute de 34,7 nouveaux cas pour 100.000 hommes, le cancer de la prostate devient le premier cancer masculin en 2019. Cette progression était attendue. Avec une espérance de vie masculine dépassant les 75 ans, ce cancer dont l’âge moyen est à près de 65 ans, connaît une évolution ascendante depuis près de 10 ans. A l’image de l’évolution de ce cancer dans les populations du nord de la planète, ce cancer connaîtra une évolution importante et continue. La décision de le dépister reste controversée dans les pays qui y sont confrontés.
Puis 2017, année ou le taux d’incidence brut du cancer du sein a dépassé le taux d’incidence brute moyenne fixé par l’OMS (80 nouveaux cas pour 100.000 femmes), ce cancer connaît une ascension rapide et touche les femmes de plus en plus jeunes, y compris avant l’âge de 20 ans. Cette évolution, dont rien n’indique qu’elle pourrait s’infléchir, appelle à des décisions rapides. Les innombrables expériences de dépistages massifs et de diagnostics précoces réalisés dans le monde facilitent la réflexion.
« Elles nous montrent en particulier qu’il n’est plus besoin de « zones pilotes » pour démontrer l’efficacité largement prouvée de la mammographie couplée à l’échographie périodique. Il nous faut généraliser rapidement la pratique de la mammographie et de l’échographie dans les investigations de base parmi les soins de premier recours selon une stratégie à définir par les professionnels concernés »,lit-on sur le même document.
L’analyse des données sur les cancers dans la wilaya d’Alger en 2019, confirme leur évolution ascendante relativement rapide depuis le début des années 2000. Cette augmentation est en lien étroit avec l’évolution des facteurs de risque de ce groupe de pathologies , dont, entre autres, une augmentation de l’espérance de vie et un vieillissement de la population d’Alger, des modifications importantes de l’environnement industriel et agricole, avec, en particulier, une utilisation importantes de pesticides cancérigènes dans l’agriculture, des modifications importantes des modes de vie et d’alimentation.
L’année 2019 montre, en particulier, que l’augmentation rapide des cancers du sein (plus de 7,3% par rapport à 2018) se poursuit depuis 10 ans, tandis que le cancer du colon-rectum reste le deuxième cancer dans les deux sexes. Le cancer de la prostate prend, quant à lui, une place prépondérante, très probablement définitive, parmi les cancers masculins.
Fatma Hadj-Oukari