L’Algérie est le seul pays a autorisé les monospécialistes à exercer la biologie polyvalente
Dans cet entretien, la représentante des biologistes médicaux au Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP) revient sur le problème de la qualification des mono spécialistes de la biologie médicale. Le CNOP lance un appel au ministère de la santé afin de geler les autorisations d’installation pour préserver la santé publique.
Entretien réalisé par Fatma Hadj-Oukari
Depuis quelques temps, le conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP) appelle à une nouvelle qualification des médecins biologistes, où on en est?
Depuis quelques années, on se retrouve à faire face à un problème majeur qui est celui d’autorisation d’installation de données aux mono-spécialistes. La qualification de ces médecins est basée sur une seule spécialité sur les cinq qui sont la biochimie, l’hémobiologie, la parasitologie, la microbiologie et l’immunologie.
Que faut-il faire ?
Pour l’instant on ne peut rien faire puisque la réglementation en vigueur les a autorisés à exercer tous les volets qui relèvent de la biologie, notre cheval de bataille sera de convaincre les autorités à annuler cet arrêté.
Avez-vous soumis des propositions au Ministère de la santé ?
Nous avons soumis une série de propositions aux autorités compétentes pour revoir la formation des biologistes. Il est temps que ces mono spécialistes complètent leur formation. Nous demandons aussi le gel d’installation des mono spécialistes afin de préserver la santé publique. Il faut aussi savoir que la spécialité de biologie clinique a été arrêtée et qu’il n’y a plus d’ouverture de poste alors qu’elle est très importante.
Qui a décidé d’arrêter cette spécialité ?
C’est le Ministère de l’enseignement supérieur pour des raisons que nous ignorons. L’Algérie est le seul pays au monde qui a décidé de former des mono spécialistes et qui sont autorisés à faire de la biologie clinique.
Dans ce cas, comment le patient doit faire ?
Il n’a pas le choix que de faire attention à la qualification du diplôme du directeur du laboratoire où il ira. Légalement les laboratoires doivent mettre leur titre et leur qualification à l’entrée de leur cabinet d’analyses médicales.
Dans ce cas, le citoyen doit-il être sensibilisé à ces dangers ?
Oui, absolument! ça devient même une urgence. En plus des problèmes de qualification, on est aussi confronté à la qualité de certains réactifs qui sont très divers.
On a des sources d’approvisionnement différentes, on peut trouver des produits Jordaniens, Chinois Américains, Allemands, Italiens et le choix du biologiste est essentiel, on est aussi confronté à la disponibilité de ces produits de qualité.
Vous parlez de la pénurie de certains réactifs ?
Avant oui, surtout durant la troisième vague du coronavirus, maintenant la situation s’est nettement améliorée malgré les petites tensions sur certains réactifs.
L’installation d’une direction au niveau du Ministère de la santé réglera-t-elle ces problèmes ?
Oui, nous allons contribuer à l’élaboration de nouveaux textes réglementaires. Au CNOP nous avons déjà commencé à y travailler, pour le moment le biologiste n’a pas un vrai statut puisqu’il n’y a pas de structures qui dirigent cette spécialité qui est au cœur de la santé et faire bénéficier le patient d’un bon service.
F. H-O.