Vaccination anti-coronavirus: 76 % des effets indésirables causés par l’effet nocebo
Il ressort des résultats d’une étude que 76% des effets secondaires enregistrés après une première vaccination contre le coronavirus seraient un effet nocebo. L’effet nocebo est la peur d’avoir des effets secondaires liés à la prise d’un médicament ou d’un traitement. Cette crainte, qui n’est que de l’ordre psychologique, peut engendrer chez la personne une apparition effective des symptômes dont elle a peur d’en souffrir avant la prise de médicament ou une vaccination.
S’agissant du contraire du nocebo, à savoir le placebo, celui-ci est défini comme étant un procédé thérapeutique n’ayant pas d’efficacité propre ou spécifique mais agissant sur le patient par des mécanismes psychologiques et physiologiques.
Selon une méta-analyse parue dans Jama Network Open le 18 janvier 2022, 76 % des effets secondaires post-vaccin sont d’origine psychosomatique. Les scientifiques ayant réalisé cette étude ont ainsi déterminé que 76 % des effets secondaires systémiques qui apparaissent après la primo-injection d’un vaccin anti-Covid-19 sont attribuables à l’effet nocebo, et 51,8 % après la seconde dose.
Pour arriver à ce résultat, 12 essais cliniques randomisés, menés sur des volontaires de plus de 16 ans par les scientifiques de l’école de médecine d’Harvard, qui comprenaient un groupe « vacciné » et un groupe « placebo inerte » pour lesquels le suivi des effets secondaires était disponible dans les sept jours après l’injection.
La proportion d’effets secondaires locaux et systémiques a été calculée pour le groupe vacciné et placebo pour cet ensemble de la publication. Ainsi, 35,2 % des personnes ayant reçu une primo-injection de placebo ont rapporté un effet secondaire systémique, le plus souvent fatigue et maux de tête ; 31,8 % après la seconde injection.
En comparaison, 46,3 % des personnes ayant reçu leur première dose de vaccin anti-Covid-19 ont rapporté le même type de symptômes ; et 61,4 % après la seconde dose.
Il ressort également des résultats de cette étude que seuls 16,2 % des volontaires du groupe placebo ont rapporté un effet secondaire indésirable local après la première injection ; 11,8 % après la deuxième injection. Alors que 66,7 % des volontaires du groupe vacciné ont expérimenté une réaction locale après la première dose et 72,8 % après la deuxième. Ainsi, 24 % des effets secondaires locaux sont attribuables à l’effet nocebo après la primo-injection, 16,2 % après la deuxième.
Outre l’effet psychologique, il existe bien des effets secondaires réels dus à la vaccination. Car, tous les effets secondaires post-vaccinaux ne sont pas dus à l’appréhension ou angoisse face aux vaccins. Les réactions locales, elles, sont bien le résultat du vaccin et de sa formule qui active le système immunitaire.
Les scientifiques, qui ont réalisé cette étude, ont souligné enfin que le fait d’informer le public sur un potentiel effet nocebo pourrait aider à réduire les inquiétudes à propos des vaccins anti-Covid, ce qui pourrait réduire aussi l’hésitation vaccinale ».
Karim Yahyaoui