L’UNOP soutient les pharmaciens d’officines
L’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) a affirmé dans un communiqué rendu public ce dimanche être contre la décision de supprimer le système numérus clausus régissant les officines pharmaceutiques que le ministère de la Santé s’apprête à prendre. L’association a estimé que la suppression de ce système pourra créer une forme de « concurrence désordonnée » avec un impact négatif sur aussi bien les officines que les citoyens. L’UNOP a indiqué avoir pris « connaissance des décisions en cours de préparation au niveau du Ministère en charge de la santé publique, par lesquelles il est projeté de mettre fin au système numérus clausus encadrant jusque-là la procédure d’installation de pharmacies d’officines à l’échelle nationale », peut-on lire dans le communiqué.
Pour l’association, le dispositif actuel régule « la couverture de tous les points du territoire national par le réseau des pharmacies d’officines, si l’on s’assure avant tout que le produit pharmaceutique soit aussi rapproché que possible et aisément accessible pour tous nos concitoyens ».
L’Unop a estimé que la couverture géographique en officine n’est pas appelée à s’améliorer avec la suppression du système numérus clausus. « Si ce dispositif, en soi, pourrait être géré plus efficacement et avec nettement plus de transparence, sa suppression pure et simple n’améliorera en rien la couverture géographique et n’apportera aucune valeur ajoutée substantielle pour les patients », peut-on lire dans le communiqué. L’association a estimé que la suppression de ce dispositif « se traduira par une forme de concurrence désordonnée et néfaste dont pâtiront, à terme, aussi bien les pharmacies d’officines que les citoyens ».
Elle a souligné, dans son communiqué, que « la question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il est raisonnable que, pour faire face aux erreurs de planification de la formation de nos pharmaciens, l’on en vienne à déstabiliser le modèle économique de toute une filière sensible ».
L’association a indiqué aussi que le réseau des pharmacies d’officines constitue un important soutien pour le générique et pour la production nationale de produits pharmaceutiques. « Au niveau de l’Unop, nous gardons à l’esprit que le réseau des pharmacies d’officines a été depuis toujours, et demeure encore, un soutien de tout premier plan pour la généralisation de l’usage du générique et pour le développement de la production nationale de produits pharmaceutiques », détaille l’instance.
L’Unop a tenu à apporter son soutien « plein et entier à la position déjà exprimée par le Snapo sur ce sujet, affirmant que « la dispensation du médicament n’est pas réductible à son aspect strictement commercial ». « Elle reste au premier chef une activité de service public, comme le confirment, par ailleurs, les textes juridiques qui l’encadrent et qui en font une activité étroitement réglementée », ajoute encore l’Unop.
L’association a appelé enfin « à la sagesse, à la concertation et au sens des responsabilités de tout un chacun », appelant à éviter « toute mesure intempestive qui risquerait de se traduire par des dérèglements durables et en profondeur du paysage pharmaceutique national ».
Karim Yahyaoui