Portrait: Dalila Redjimi Zahani une belle plume au service de la santé
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ainsi que votre parcours professionnel ?
Après l’obtention d’une licence en relations internationales de l’institut de journalisme et sciences politiques (université d’Alger), j’ai travaillé deux ans à la Banque nationale d’Algérie en tant que chargée de synthèse. Suite à cette expérience, je me suis orientée vers la presse écrite en 1986 après avoir passé un concours. Mes débuts étaient dans une revue mensuelle sur les dépêches consacrées à la société et la vie sociale dans toutes les régions. Une revue que l’agence APS éditait avec deux autres publications, l’une économique et l’autre sportive. L’autre passage je l’ai effectuait dans le service documentation où j’étais chargés de rédiger ce qu’on appelle les articles de commémoration dans les différents domaines, histoire, culture sport et autre. Un service où j’ai appris énormément des choses , particulièrement sur les personnalités qui ont combattu et ceux qui ont bâti cette Algérie. Une mine d’informations qui m’ont servi par la suite dans mon parcours .
Comment est née votre passion pour ce métier ? Et depuis combien de temps l’exercez-vous?
Ma passion pour l’écriture journalistique remonte aux années du lycée Mahmoud Benmahmoud (Guelma), lorsque je rédigeais les dissertations avec beaucoup de plaisir et surtout d’application. Et quand mon professeur de langue arabe me posait la question sur le métier que je souhaitais exercer je répondais avec spontanéité « journaliste ».
Donc pour moi, il était évident que j’allais emprunter ce chemin tôt ou tard, les expériences précédentes m’ont servi de préparation pour m’aguerrir en emmagasinant de l’information et du savoir-faire afin de m’outiller pour exercer ce noble métier.
En tant que femme journaliste comment appréhendez-vous votre métier ?
C’est un métier passionnant où on apprend au quotidien, il nous permet de rencontrer toutes les franges de la société. La mission d’informer et éclairer l’opinion publique est très importante en termes notamment de sensibilisation sur les grandes dossiers qui touchent la nation, aussi bien sur le plan social qu’économique et politique.
y a-t-il une différence par rapport aux hommes ?
Je ne pense pas qu’il y a une différence entre les deux sexes dans l’exercice du métier, on fait le même travail et on évolue dans le même environnement. Je pense aussi que les conditions de notre métier favorisent l’existence de «complicités entre collègues des deux sexes».
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ou avez rencontré dans l’exercice de votre métier en tant que femme journaliste ?
Au même titre que mes collègues hommes, il y a toujours des contraintes mais un peu plus pour les femmes qui ont des obligations familiales notamment, mais elles assument.
Selon-vous comment peut-on améliorer la situation des femmes journalistes dans notre pays ?
Je dirai plutôt améliorer la situation de journaliste d’une manière générale.
Quels sont les challenges qui vous passionnent et vous animent au quotidien ?
Sachant que je couvre les activités scientifiques notamment en relation avec le domaine de la santé, en langue arabe chaque couverture est un challenge. Chaque activité dont je dois vulgariser l’information est un challenge. Mon rêve est de voir une rubrique de l’agence spécialisée dans le secteur de la santé. Et c’est en travaillant et relevant le défi chaque jour que je peux prouver la faisabilité de ce « rêve » .
En tant que femme, sentez-vous des différences dans votre façon d’aborder votre métier, par rapport à vos collègues hommes ?
A partir du moment qu’on décide de se vouer à ce métier , on fait abstraction de si on est femme ou homme . on se voue à répondre onau droit à l’information du citoyen . donc l’approche pour aborder ce métier met en exergue l’attente du lecteur, son droit à avoir de l’information fiable et surtout l’obligation de neutralité. On essaye d’approcher le plus possible de l’objectivité et ne pas laisser nos statuts (de femme ou homme ) influencer nos écrits. Peut-être la femme est plus sensible quant à certains sujets que d’autres , mais cela n’enlève en rien à ses compétences et ses capacités . la présence des femmes journalistes sur le front en temps de guerre ou de crises le prouve d’ailleurs. Je vous signale également que la profession est de plus en plus dominée par les femmes qui touchent à tous les sujets. Le temps ou les sujets politiques étaient réservés aux hommes est révolu.
Pouvez-vous nous citer une aventure qui vous a particulièrement marquée au sein de votre carrière ?
A chaque couverture est une aventure ! chaque mission l’est aussi car à chaque fois il y a des « surprises » bonnes ou mauvaises, comme lors d’un forum mondial sur le diabète où je me suis retrouvée nez à nez avec Bill Clinton, tellement impressionnée je n’ai pas pu réagir.
Ou encore , lors d’une commission mixte, j’ai du rappelé à un ancien ministre des secteurs de coopération qu’il avait oublié d’énoncer sa réponse était « Madame vous connaissez mieux que moi le secteur » .
Quelle est l’influence de la vie privée sur votre carrière ?
Je n’ai pas vraiment avancé dans ma carrière après avoir consacré ou sacrifié une partie de ma vie pour ma petite famille et je ne regrette pas, c’est un choix assumé que j’ai fait .