Psychiatrie: appel à une prise en charge précoce des schizophrènes
Le président de la Société algérienne d’épidémiologie psychiatrique, Pr. Mohand Tayeb Benathmane a insisté vendredi à Alger sur la nécessité de prendre en charge précocement les personnes souffrant de schizophrénie, et ce pour éviter d’éventuelles complications.
Le spécialiste qui est aussi chef de service de psychiatrie au Centre hospitalo-universitaire (CHU) « Mustapha Pacha » (Alger), a évoqué en marge du 2è Congrès de la Société, une étude réalisée récemment sur un échantillon de 1.184 personnes âgées de 25 à 36 ans, qui a révélé « la souffrance de ces patients sur les plans sanitaire, social et professionnel ».
Cette étude qui a été prise en charge par 13 CHU, dont trois (3) à l’Est du pays, deux (2) à l’Ouest et sept (7) dans les wilayas de l’intérieur, a révélé que la schizophrénie « n’est pas seulement une maladie psychiatrique, mais est compagnée d’autres symptômes comme le diabète et le cancer, en sus des absences au travail », ce qui nécessite, selon Pr. Benathmane, d’élargir la prise en charge de cette maladie et d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette pathologie.
En ce qui concerne les possibilités de guérison, Pr. Benathmane a souligné « la possibilité de guérir de la maladie de schizophrénie si elle est prise en charge précocement. Néanmoins, si la personne en souffre pour une période de 10 à 15 ans, les médecins cherchent à stabiliser la maladie en vue d’éviter d’éventuelles complications ».
Pour ce qui est des complications, le spécialiste a précisé que les cas graves peuvent se développer en une perte d’indépendance en mobilité, la perte de mémoire et même des idées suicidaires, ce qui représente un danger pour la société.
L’intervenant a rappelé, d’autre part, les facteurs prédisposant à la schizophrénie, dont des facteurs sociaux, héréditaires, environnementaux et autres organiques, ce qui exige de consentir des efforts en vue de les prendre en charge tous.
L’intervenant a, en outre, relevé le thème de ce congrès, 2e du genre, à savoir » Place aux jeunes psychiatres », en vue d’accorder l’opportunité à l’évaluation de leurs travaux sur le terrain, soit pour ceux qui ont opté d’exercer dans le secteur privé, ou ceux qui exercent dans le cadre du service civil dans certaines wilayas, et ce, à travers la présentation de leurs expériences, » tout en rappelant » la richesses des interventions présentées ».
Pr Benatmane a également mis l’accent, à l’occasion, sur » la nécessité d’élargir l’intervention des spécialistes avec les différents médias nationaux, à l’effet d’élargir les expériences et expliquer à la société l’importance de la prise en charge des pathologies mentales, car la pratique diffère d’une région à l’autre ».
Parmi les sujets importants sur lesquels a focalisé le congrès, le même spécialiste a cité la prise en charge des symptômes apparus chez les personnes qui ont contracté le Coronavirus et en sont rétablies, ou ce qui est connu sous » le Covid long », affirmant que le virus a laissé de lourdes séquelles sur la société et qui pourraient contribuer à la prolifération des pathologies mentales, et ce, des suites de la perte d’un ou de plusieurs membres de la famille, en sus des effets psychologiques, sociaux et sanitaires que laisse la maladie.
Le même spécialiste a appelé, à l’occasion, à la nécessité d’une prise en charge précoce de ces catégories, en vue d’éviter à l’avenir les dangers de la maladie.
Les congressistes ont également abordé le sujet de la prise en charge des pathologies mentales chez les enfants et qui est considéré comme une spécialité à part entière et ne s’est pas encore étendue à plusieurs régions, en dépit de l’existence de structures qui sont dédiées à la pédopsychiatrie, et ce, en raison du manque de pédopsychiatres.