Industrie pharmaceutique : Pfizer va acquérir Biohaven pour 11,6 milliards dollars

Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer a annoncé ce mardi qu’il rachètera pour le montant de 11,6 milliards de dollars (11 milliards d’euros) le laboratoire Biohaven, spécialisé dans le traitement de la migraine. Ce rachat constituera pour Pfizer sa plus importante acquisition depuis 2016 alors que le laboratoire américain dispose d’environ 32 milliards de dollars de liquidités grâce à la vente de son vaccin et antiviral contre le COVID-19.
En effet, Pfizer cherche à mettre la main sur des traitements élaborés par la concurrence alors que les brevets de ses médicaments vedettes, comme l’anticoagulant Eliquis, arrivent à expiration.
Pfizer s’attend également à ce que les ventes de vaccins anti-COVID-19 fléchissent après le record atteint l’année dernière. « Les investisseurs vont apprécier cette transaction. Compte tenu de la solidité du bilan de Pfizer, il s’agit encore d’une petite acquisition et nous nous attendons à d’autres opérations de ce genre », a déclaré Mohit Bansal, analyste chez Wells Fargo.
Suite à l’annonce sur le rachat, le titre Biohaven à Wall Street s’envolait de 70,75% vers 14h25 GMT tandis que Pfizer prenait 1,36%.
Le rachat de Biohaven représente la plus importante acquisition réalisée par Pfizer depuis celle en 2016 sur Medivation, spécialiste des traitements oncologiques, pour 14 milliards de dollars. Pfizer, qui avait pris en novembre une participation de 2,6% au capital de Biohaven, va acquérir le reste des actions qu’elle ne possède pas encore pour 148,50 dollars par action en numéraire, soit une prime de 78,6% par rapport au cours de clôture de lundi.
À signaler que Pfizer, à travers cette opération, entre sur le marché très concurrentiel des traitements de la migraine. Le rimegepant de Biohaven, vendu sous le nom de Nurtec ODT aux Etats-Unis, est approuvé à la fois comme traitement et comme moyen de prévention des migraines et devrait générer un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards de dollars d’ici 2030.
Karim Yahyaoui