L’industrie pharmaceutique clôt une décennie de croissance phénoménale
A l’aube du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, l’économie algérienne reste, et cela a toujours constitué un point focal des experts qui se sont épanché sur le sujet, largement dépendante des hydrocarbures. Mais il n’y a pas que cela, du reste tout le monde le sait : pas de diversification de cette économie, qui gagnerait pourtant à s’équiper de moyens de production forts, qui permettraient à notre pays de sortir de sa léthargie économique et de moins dépendre de l’extérieur. Cela signifie, ni plus ni moins, un investissement rationnalisé et capable de supporter les fluctuations des cours pétroliers, mais aussi des cours tout court.
Un agenda des réformes structurelles devrait rapidement voir le jour et ainsi permettre une réelle relance économique, notamment hors hydrocarbures. L’Algérie se doit de réformer son système économique en faveur de certaines industries, pourvoyeuses de financement, telles que la sidérurgie. Cette dernière aurait de beaux jours devant elle, pour peu qu’on s’attelle à son développement.
Et l’industrie du médicament en Algérie, qu’est-elle devenue à la lumière de la pandémie de Covid19 ?
Une question doit nous interpeler : les lacunes de notre système de santé nous invitent à tirer avec lucidité des enseignements pour mieux se préparer aux enjeux et défis de demain.
Le vieillissement de la population est en soi une victoire, les gens vivent plus longtemps, car ils vivent mieux sur les plans santé, alimentation, environnement, avancées de la médecine et développement de l’industrie du médicament.
Mais ce vieillissement a un coût sur l’économie de la santé, une couverture médicale et des soins de santé plus importants en qualité et en quantité, des médicaments qui coûtent plus chers, tout cela souvent supporté par le budget de l’état.
L’Algérie s’est engagée à définir sa politique du médicament en instituant une industrie nationale du médicament pour assurer une couverture d’environ 70% de ses besoins en la matière, à travers des mesures publiques visant à diminuer graduellement la dépendance du médicament importé. La production du générique constitue le fondement même de cette politique.
Mais si les revenus des hydrocarbures parviennent à juguler toutes ces dépenses, il est indispensable de trouver d’autres sources de financement, je veux parler du développement de l’agriculture, qui, à elle seule, pourrait supporter le fardeau des dépenses publiques, et financer l’industrie.
Nous savons que l’agriculture joue un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté, la hausse des revenus, et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Elle peut offrir des possibilités de substitution des importations, et l’épargne agricole est essentielle, car elle permet de financer les investissements industriels.
Toutes ces hypothèses pourraient un jour devenir réalité, car l’Algérie en a les moyens, mais elle en a aussi la volonté politique. Alors qu’attendons-nous ?
Mahieddine BACHIR