Ebola : l’OMS débloque 2 millions de dollars du Fonds de réserve pour les urgences
L’Ouganda a dépassé la barre de 60 cas de maladie à virus Ebola dans le district de Mubende où l’épidémie a été déclarée le 20 septembre dernier et a tué 29 personnes dont quatre agents de santé, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Depuis la déclaration de l’épidémie le 20 septembre 2022, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU fait état de 63 cas confirmés et probables dont 29 décès.
De plus, 10 agents de santé ont été infectés et 4 sont décédés. La dernière victime parmi les agents de santé est une anesthésiste décédée à l’hôpital « après avoir lutté contre la maladie pendant 17 jours ». Elle est le quatrième agent de santé tué par Ebola depuis que le pays a déclaré sa dernière épidémie le 20 septembre.
Dans les quatre districts touchés, quatre personnes se sont rétablies et bénéficient d’un suivi médical. Les autorités sanitaires de ce pays d’Afrique de la région des Grands lacs avaient annoncé le 23 septembre le décès d’un homme de 24 ans à cause d’Ebola dans la région centrale de Mubende, une première depuis 2019.
Deux vaccins pourraient faire l’objet d’essais cliniques
Le cas de la personne décédée provenait d’une souche « relativement rare » dite soudanaise, qui n’avait plus été signalée en Ouganda depuis 2012, avait annoncé l’OMS. L’OMS redoute désormais une multiplication des cas. « Lorsqu’il y a un retard dans la détection d’une épidémie d’Ebola, il est normal que les cas augmentent régulièrement au début, puis diminuent au fur et à mesure que les interventions visant à sauver des vies et les mesures de contrôle des épidémies sont mises en œuvre », a déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
S’agissant de la vaccination, l’OMS note que « les sérums utilisés avec succès » pour endiguer les récentes épidémies d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) ne sont pas efficaces contre le type de virus Ebola responsable de cette épidémie en Ouganda. « Cependant, plusieurs vaccins sont à différents stades de développement contre ce virus, dont deux pourraient commencer les essais cliniques en Ouganda dans les prochaines semaines, en attendant les autorisations réglementaires et éthiques du gouvernement ougandais », a ajouté le Dr Tedros.
L’OMS débloque 2 millions de dollars
Face au risque de propagation de la maladie, l’OMS continue de soutenir le gouvernement ougandais pour répondre à la flambée d’Ebola dans 4 districts.
L’Agence onusienne a débloqué 2 millions de dollars du Fonds de réserve pour les urgences. « Nous travaillons avec nos partenaires pour aider le ministère de la santé à renforcer la réponse en envoyant des spécialistes, des fournitures et des ressources supplémentaires », a fait valoir le Chef de l’OMS.
L’Ouganda a déjà connu des épidémies d’Ebola, maladie qui a fait des milliers de morts à travers l’Afrique depuis sa découverte en 1976 en RDC voisine.
L’épidémie actuelle en Ouganda concerne la souche Soudan. Depuis la découverte du virus, il y a eu sept épidémies de la souche Soudan : quatre en Ouganda et trois au Soudan.
La dernière épidémie d’Ebola en Ouganda remonte à 2019. Ebola est une maladie grave et souvent mortelle, dont le taux de mortalité peut atteindre 90%. Les premiers symptômes sont similaires à ceux de nombreuses autres maladies : apparition soudaine de fièvre, fatigue, douleurs musculaires, maux de tête et maux de gorge.
Ces premiers symptômes peuvent être suivis de vomissements, de diarrhées, d’une éruption cutanée, de symptômes d’insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes.