Risques sanitaires liés aux diptères: importance d’un travail commun et de prévention
Les participants à la première journée régionale d’épidémiologie et d’entomologie médicale organisée mardi à Oran, ont insisté sur l’importance de l’intersectorialité, dans les actions à entreprendre dans la prévention des risques sanitaires liés aux diptères (mouches, moustiques), principalement le moustique tigre. S’exprimant au cours de cette journée organisée par l’Observatoire régional de santé (ORS) sous le thème « les risques sanitaires liés aux diptères, vecteurs d’agents pathogènes, une préoccupation de santé publique actuelle et future », le Directeur général de l’Institut national de Santé publique (INSP), Smail Noureddine a insisté sur l’importance de la prévention contre les risques liés aux diptères, et l’impérative de l’implication de tous les acteurs ».
« La prévention est plus qu’indispensable et nécessaire à tout problème de santé et à tous les niveaux, principalement en ce qui concerne les risques liés aux diptères comme vecteurs d’agents pathogènes, principalement la moustique tigre. Il faut une implication de tous pour pouvoir cerner et contrôler ce problème et se retourner vers d’autres problèmes plus sérieux », a-t- souligné.
Selon lui, « la prévention, un travail facile et simple devant être commun, pourra nous éviter beaucoup de grands problèmes de santé publique ». Pour sa part, le Dr Belarbi Nawel, directrice de l’ORS, a insisté sur l’intersectorialité dans le travail de prévention, qui doit impliquer les épidémiologues, les entomologues, les services agricoles, les hygiénistes de santé publique, les collectivités locales, les services de météorologie et aussi les universités, « afin d’atteindre des résultats plus efficaces, plus rapides et plus rationnels que si un acteur agit seul ».
« Une action multisectorielle et multidisciplinaire est plus que nécessaire et indispensable pour tracer une véritable stratégie de protection et de promotion de la santé publique », a-t-elle soutenu.
Dans ce cadre, elle a insisté sur le rôle des collectivités locales et leurs partenaires qui ont à la fois une responsabilité importante et privilégiée vis-à-vis de la santé et de la qualité de vie et du développement durable.
« Etant proches du citoyen, la pierre angulaire d’une telle stratégie de prévention, ces collectivités peuvent nous appuyer dans notre démarche et s’associer à toutes nos actions », a-t-elle déclaré.
Il s’agit, selon Mme Belarbi, de mettre en place un réseau entre les autorités locales et les différents secteurs permettant une circulation plus fluide des informations, et de renforcer la collaboration et la coordination dans un esprit d’échange et de partage.
Il faudra aussi organiser des rencontres régulières de concertation et d’évaluation des actions menées dans la lute contre les arbovirus (virus transmis à l’homme par des arthropodes hématophages (moustiques, phlébotomes, …) et réfléchir à des projets communs dans ce sens.
Plusieurs communications programmées pour cette journée d’information et de sensibilisation, à laquelle ont assisté des représentants des secteurs de la santé de 10 wilayas de l’Ouest, abordent, entre autres, « Les moustiques vecteurs potentiels d’arbovirus en Algérie » et « la gestion intégrée des moustiques en milieu urbain ».
Pour rappel, le moustique tigre qui est originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, s’est propagé progressivement à travers le monde au cours des 30 dernières années.
En Algérie, il a été découvert pour la première fois en 2010 et depuis, il s’est adapté à l’environnement humain et vit dans des eaux stagnantes et dans les zones urbaines et semi-urbaines.
C’est un insecte très agressif qui pique pendant la journée, surtout à l’aube et au crépuscule, peut transmettre des virus qui causent des maladies comme la dengue, la chikungunya ou la zika.