Cadre réglementaire sanitaire : Des avancées et des attentes!

La législation sanitaire et son évolution depuis le code de la santé publique de 1976 jusqu’à la loi 18-11 relative à la santé promulguée en 2018 a fait l’objet de la 3e journée de formation au profit des journalistes, organisée à Alger par les laboratoires Roche Algérie à l’occasion de la journée mondiale de la santé célébrée le 7 Avril de chaque année.
La journée a été animée par Dr Meriem Hedibel, maître-assistante à la Faculté de pharmacie, Université d’Alger 1 où elle a affirmé que le cadre législatif doit s’adapter à l’évolution et répondre aux besoins. Selon elle, l’organisation d’un système de santé, son financement et les offres de soins doivent être conformes à la législation. Elle n’a pas cessé de rappeler que l’Algérie ne doit pas rester à l’écart de ce qui se passe ailleurs.
Elle a fait savoir que l’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux États la nécessité d’actualiser toute la législation sanitaire. « Si on veut mettre en place un système de santé efficace, la cadre législatif doit être renforcé par des textes clairs, appropriés et adaptés aux besoins « ,a-t-elle dit. Selon elle, l’OMS est toujours prête à fournir un appui technique aux pays membres des Nations Unies
. Au cours de son intervention, Dr Hedibel a indiqué que le droit à la santé est un droit constitutionnel. La constitution algérienne de 2020 évoque la santé dans ses articles 62 et 63. « Les pouvoirs publics œuvrent à garantir la protection des consommateurs afin de leur assurer la sécurité, la salubrité, la santé et leurs droits économiques », stipule l’article 62.
Pour elle, toutes les modifications apportées aux différents textes réglementaires sont une exigence. Avec l’émergence du secteur privé, le législateur algérien était dans l’obligation de répondre à cette demande. Tout nouvel exercice de médecine nécessite l’adoption d’un ancrage juridique. La conférencière s’est attardée également sur la loi 18-11 relative à la santé promulguée en 2018 où beaucoup de textes d’application ne sont pas encore publiés.
Depuis son adoption seule une soixantaine de textes ont été publiés. Elle a plaidé pour le renforcement de la législation sanitaire, la publication urgente des textes d’applications et le respect de la réglementation en vigueur pour éliminer les déficiences et les disparités dans la distribution du personnel et les moyens entre les établissements de santé publique pour offrir aux citoyens un meilleur accès aux soins.
Dr Hedibel a, par ailleurs, rappelé que grâce au programme élargi de vaccination, plusieurs maladies sont éradiquées à savoir la poliomyélite, le tétanos, la coqueluche, paludisme, rougeole, la variole la rubéole et du trachome. « On doit reconnaître qu’avec l’instauration de la vaccination obligatoire, l’Algérie a relevé le défi d’éradiquer certaines maladies », a-t-elle relevé.
Au chapitre financement du système de santé, l’oratrice a préconisé la priorisation en fonction des ressources économiques et les besoins épidémiologiques comme cela se fait dans plusieurs pays. « Il est préférable de prioriser que de ne rien faire», a-t-elle soutenu.