Étude : La prise en charge de l’hypertension en Algérie enregistre plusieurs améliorations
Une étude sur la prise en charge de l‘hypertension artérielle (HTA) en Algérie a été menée sur des patients sous traitement en collaboration de 100 spécialistes et médecins généralistes.
Cette étude intitulée PACT II et publiée récemment dans le journal scientifique international « Les Annales de Cardiologie et d’Angéiologie » a été réalisée par les laboratoires Sanofi.
L’objectif est de décrire comment l’hypertension artérielle est gérée en Algérie et dans quelle mesure les niveaux de pression artérielle (PA) cibles sont atteints grâce au traitement alors que la 1ère l’étude « PACT » menée en 2007, avait comme but d’évaluer l’efficacité de la prise en charge de l’HTA. Les résultats de cette étude ont démontré plusieurs améliorations dans la prise en charge de l’hypertension artérielle en Algérie.
« PACT II peut être considérée comme une avancée intéressante dans la compréhension et la gestion de l’hypertension artérielle pour la communauté médicale et pour les patients hypertendus », indiquent les auteurs de cette étude.
Cette dernière a été menée sur 2000 patients composés avec une prédominance féminine (63,5 % de femmes et 36,4 % d’hommes) alors que l’âge moyen des patients était de 62,4 ans.
Les résultats de cette étude ont démontré que la majorité des patients présentaient des niveaux élevés de pression artérielle. « Près de 50 % d’entre eux étaient au niveau III de Pression artérielle (PA) qui correspond à (130 – 139 mm Hg de PA systolique ou 80 – 89 mm Hg de PA diastolique), avec des niveaux similaires observés chez les patients diabétiques et non-diabétiques. En outre, environ 20 % se situaient au niveau IV de PA (140 – 159 mm Hg de PAS ou 90 – 99 mm Hg de PAD) », détaille l’étude.
Les résultats ont démontré aussi que 17,4 % de la population étudiée atteignaient les objectifs tensionnels recommandés des sociétés européennes d’hypertension artérielle et de cardiologie de 2018, cependant 76,4 % des patients avaient une pression artérielle < 140/90 mmHg.
Concernant le risque cardiovasculaire, 38% des patients étaient à risque très élevé car parmi eux il y avait ceux qui souffraient d’évènements cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral… Ce pourcentage reflète la morbidité élevée des populations hypertendues.
Les auteurs de l’étude, en guise de conclusion, ont détaillé les facteurs prouvant que la prise en charge de l’hypertension en Algérie enregistre plusieurs améliorations.
Ils ont indiqué que « l’objectif tensionnel est meilleur lorsque nous adaptons le chiffre de PACTII aux recommandations de l’HAS 2005, ajoutant que les niveaux de pression se rapprochent de l’objectif puisque la majorité des patients sont au niveau III de pression.
« Dans les choix thérapeutiques de la mono, bi et trithérapie, bien que PACT II soit en deçà des objectifs des recommandations de 2018 », indiquent encore les auteurs de l’étude.
En dépit d’une amélioration de la prise en charge de la HTA, l’étude PACT II a mis en avant quelques recommandations.
« L’étude révèle un besoin d’améliorer la prise en charge de l’HTA en Algérie. Bien que 76 % des patients atteignent une pression artérielle satisfaisante selon des critères moins stricts proches des objectifs, une proportion non négligeable de patients ne parvient pas à atteindre une pression artérielle préconisée », note les auteurs de l’étude.
Pour remédier à cette situation, ils ont appelé à « l’éducation des patients, à la formation des médecins pour suivre les recommandations et bannir l’inertie thérapeutique, à l’optimisation des traitements, et à l’intensification de la lutte contre les facteurs de risque ».
K. Y.