Dr Tarek Hosni : L’Algérie est un marché stratégique pour «Jamjoom Pharma»

«Jamjoom Pharma» est l’une des entreprises à la croissance la plus rapide de la région MENA. En Arabie saoudite, la société est classée au 3e rang sur le marché pharmaceutique total (IQVIA). Cette firme saoudienne, cotée en Bourse, s’est associée en Algérie avec «Vital Care Production», pour l’acquisition de l’ unité de production «Sandoz Algérie». Dr Tarek Hosni, , PDG de la société pharmaceutique, revient dans cet entretien sur l’objectif de ce partenariat .
Entretien réalisé par Sandra Touat
Monsieur Tarek Hosni, vous avez une expérience internationale et multidimensionnelle chez le groupe pharmaceutique saoudien Jamjoom Pharm. Comment percevez-vous l’industrie pharmaceutique en Algérie et Quelle sera votre stratégie pour celle-ci ?
Tarek Hosni : J’ai toujours été très enthousiasmé par le secteur pharmaceutique Algérien, surtout que je viens de Pfizer, et quand j’y étais déjà nous avions une activité importante ici en Algérie. Je connais les professionnels du secteur, je connais leur sincérité et leur pragmatisme, je connais le potentiel du marché, tout comme la politique sanitaire du pays insufflée par les autorités, et son évolution admirable.
Nous avons choisi, avec beaucoup d’attention, un partenaire algérien solide, Vital Care, qui est déjà très présent sur le secteur, et j’en suis particulièrement heureux, car il nous apportera une valeur ajoutée considérable pour servir au mieux les attentes du patient algérien.
Quelles sont vos ambitions quant à l’évolution du groupe en Algérie ?
En toute sincérité, vous ne pouvez pas prétendre être présent en Afrique du Nord ou dans certains pays d’Afrique sans vous installer d’abord en Algérie. C’est un marché noyau pour nous.
Comme pour l’Arabie Saoudite et l’Egypte au Moyen-Orient, l’Algérie est un de nos marché pivots où nous continuerons à travailler et où nous effectuerons les investissements nécessaires. Il faut dire aussi que Jamjoom Pharma n’est pas un étranger en Algérie.
Nous avons toujours servi ce marché, mais dans des dimensions et des formes différentes. Nous y apportions nos produits comme des produits importés, mais maintenant que la dynamique du secteur a changé et que les régulateurs ont à juste raison dit :
« Nous voulons voir à quel point vous êtes sérieux en ce qui concerne l’idée d’investir dans notre pays, au lieu de venir sur le mode « hit and run » pour écouler des produits. » Et nous avons répondu. « Ok, absolument ».
Nous avons été parmi les premiers à montrer notre engagement et nous avons investi, car nous avons foi dans les fondamentaux de ce marché et dans le niveau de croissance qu’il peut apporter, mais aussi conscient du poids que cela représente d’être leader en Algérie, et c’est ce que nous cherchons au nom de Jamjoom Pharma.
Et puis, quand on associe Jamjoom Pharma à l’Algérie, cela fait de nous une marque encore plus crédible dans la région.
Le contexte sanitaire interroge la capacité de l’Algérie à conserver sa souveraineté sanitaire. L’alliance des entreprises Algéro-saoudienne peut-elle y contribuer ?
Nous y croyons fermement. Un des éléments qui nous permet de l’affirmer positivement est le fait que nous investissions en Algérie, au moment où les relations entre nos deux pays sont au plus fort.
Notre investissement se concrétise à une période propice, et le timing est essentiel. Nous sommes ravis que les visions des leaders de nos 2 pays coïncident avec notre vision d’entretenir une coopération et une collaboration algéro-saoudienne, dans notre secteur notamment, qui ne sera pas seulement bénéfique au patient algérien, mais également à ceux des pays de la région, et nous en sommes convaincus.
Comment appréhendez-vous la concurrence en l’Algérie ?
La concurrence est forte…très forte en Algérie, et c’est positif pour le secteur.
Ce qui fait de l’Algérie un marché très intéressant c’est la pluralité des acteurs qui la compose. Les laboratoires français ont une forte et longue présence dans le pays au même titre que les laboratoires anglosaxons comme mes précédents employeurs Pfizer et GSK, dont l’installation est plus récente mais l’activité tout aussi solide.
Ensuite vous avez, une nouvelle vague d’acteurs régionaux comme nous qui venons avec une proposition complétement différente de celle de ces acteurs historiques mais plus adapté aux besoin algériens et régionaux.
Je suis donc particulièrement enthousiasmé par la valeur ajoutée que nous pouvons apporter sur ce marché comme acteur régional de premier rang.
Jamjoom Pharma apporte des réponses aux patients en élaborant des traitements innovants, pourriez-vous nous présenter les innovations phares du groupe ?
Nous sommes fiers de l’ensemble des innovations que nous avons introduites sur le marché, depuis le début de notre aventure industrielle.
Nous venons de lancer 2 médicaments de pointe pour le diabète, en Arabie Saoudite, plus tôt cette année, et nos habitudes dans nos régions du monde en termes d’alimentation, et de manque d’activité physique, augmentent la prévalence du diabète à leurs niveaux les plus haut dans le monde.
Donc il est très important pour nous d’apporter dans certaines régions les médicaments qui répondent à un besoin sanitaire insatisfait et c’est ce que nous venons de faire en Arabie Saoudite.
Certains des produits cardiovasculaires que nous apportons également pour traiter les problèmes de cœur sont très bien cotés en Arabie Saoudite et dans la région et nous attendons avec impatience de pouvoir les introduire sur le marché algérien.
Nos produits ophtalmiques, avec nos gammes de goutes pour la sècheresse oculaire ou pour des pathologies plus sensibles comme le glaucome, répondent aux besoins des médecins et des patients, et dépassent même leurs attentes à travers la région, au même titre d’ailleurs que nos produits dermatologiques. Très franchement, j’ai vraiment hâte d’introduire sur le marché l’ensemble de nos produits et nous y arriverons dans les prochains 12 à 24 mois inshAllah.
S.T