Médicaments : Forte hausse des signalements sur les pénuries en 2023
Les ruptures de stock de médicaments ont enregistré une hausse en France au cours de l’année 2023 selon les chiffres de l’Agence française de sécurité du médicament (ANSM). Au cours de l’année passée, cet établissement public a recensé un total de 4925 déclarations de ruptures ou de risques de ruptures de stock.
Par rapport à 2022 durant laquelle 3761 déclarations ont été enregistrées, les chiffres de l’année 2023 représentent une hausse de 30,9 %, a indiqué un bilan de l’ANSM publié vendredi passé 26 janvier. En comparaison à l’année 2021, les chiffres ont plus que doublé (+128 %) dont les signalements étaient de l’ordre de 2160.
Presque la quasi-totalité des types de médicaments sont concernés par les déclarations de ruptures ou de risques de ruptures de stock. Mais ce phénomène concerne plus particulièrement les médicaments cardio-vasculaires, les médicaments du système nerveux, les anti-infectieux et les anti-cancéreux, selon le même organisme.
L’ANSM, qui a indiqué que ce problème touche plusieurs pays depuis des années, a évoqué ensuite les causes derrières les ruptures. Il s’agit, entre autres, des difficultés survenues lors de la fabrication des matières premières ou des produits finis, défauts de qualité sur les médicaments, capacité de production insuffisante, morcellement des étapes de fabrication…
Le vieillissement des populations constitue aussi un facteur supplémentaire car il engendre l’augmentation des besoins en médicaments. L’ANSM note toutefois des améliorations en termes de disponibilité dans le cas notamment de l’antibiotique « Amoxicilline ».
Le même organisme a indiqué que « depuis quelques semaines, une amélioration progressive de l’approvisionnement des pharmacies et des grossistes-répartiteurs sur l’ensemble du territoire, en particulier sur les présentations pédiatriques ».
L’ANSM a appelé les différents acteurs du secteur, citant les industriels, dépositaires, grossistes-répartiteurs, pharmaciens d’officine et hospitaliers, à mettre en œuvre des mesures d’anticipation pour éviter les ruptures de stock.
Ils « sont néanmoins appelés à poursuivre leurs efforts et anticiper dès à présent les approvisionnements pour garantir la couverture des besoins à l’issue de cette saison hivernale », a indiqué l’établissement public. Le même organisme a souligné que la situation s’est en revanche fragilisée pour les antibiotiques azithromycine et le cefpodoxime pédiatrique. Pour ces deux traitements, l’ANSM a demandé aux industriels de libérer leurs stocks.
L’ensemble des acteurs se sont engagés cet automne sur une charte de bonnes pratiques pour partager leurs données sur les disponibilités des médicaments, sous l’égide de l’ANSM. À signaler enfin que dès cet automne, l’ensemble des acteurs du médicament se sont engagés sur une charte de bonnes pratiques pour partager leurs données sur les disponibilités des médicaments, sous l’égide de l’ANSM.
K. Y.