Diabetes pharmaceutical Summit : Débats sur les enjeux du financement du diabète
L’association nationale des pharmaciens algériens (ANPHA) a organisé la 4ème édition de « Diabetes pharmaceutical Summit » durant lequel un panel d’experts et d’universitaires a débattu des enjeux du financement de la prise en charge du diabète.
Une maladie nécessite la mobilisation d’importantes enveloppes financières compte tenu de ses complications, ce qui requiert la diversification des sources pour assurer une meilleure prise en charge des patients.
Au cours du panel du sommet qui a été placé sous le thème « Financement de la prise en charge du diabète ; enjeux et perspectives », des experts et des universitaires ont évoqué les questions liées à la réduction des coûts, alors que les cas de diabète ont connu une hausse en Algérie et dans le monde.
La maître assistante à la faculté de pharmacie et experte en économie de santé, Dr Meriem Hedibel, a plaidé pour une évaluation pharmaco-économique pour une meilleure gestion des sources financières dédiées au diabète.
Le Dr Hedibel a expliqué que les produits innovants pourront être évalués grâce à l’évaluation pharmaco-économique.
« Cette opération permet d’avoir une réflexion en vue de chercher comment pérenniser le système de santé », a-t-elle indiqué, estimant que l’argent sans évaluation ne constitue pas la solution.
Elle a souligné la difficulté pour les patients d’avoir accès aux médicaments innovants qui s’ajoutent aux difficultés financières des caisses de la sécurité sociale.
La maître assistante a indiqué que « l’augmentation des budgets nécessite des mécanismes adéquats pour rendre la dépense efficiente. L’évaluation pharmaco-économique ne permet pas de rationner mais de rationaliser les dépenses ».
L’intervenante a proposé aussi de diversifier les sources du financement en recourant aux mutuelles et les assurances privées en plus de la signature de contrats financiers avec les laboratoires pharmaceutiques pour le partage des risques.
Par ailleurs, les défis liés au budget programme et à l’accès aux technologies de santé en Algérie ont été présentés par le Pr. El Hadia Mansouri, représentant de la Direction générale de la pharmacie au ministère de la Santé.
Il a indiqué que les médecins et les diabétiques sont confrontés aux difficultés de l’ordre financier et logistique.
De son côté, le spécialiste en économie de la santé, Miloud Kaddar, a plaidé pour une veille scientifique pour avoir une vision stratégique tout en soulignant l’importance de rationaliser les dépenses et assurer l’efficience.
Le renforcement des actions de prévention et de l’éducation thérapeutique est souligné par le Pr. Samir Aouiche, diabétologue au CHU Mustapha Bacha.
Il met en avant l’implication du pharmacien dans l’éducation thérapeutique des patients diabétiques et la nécessité de mettre en place des protocoles de soins et des réseaux de surveillance épidémiologique pour une meilleure gestion de la maladie et de ses dépenses.
Au cours du Diabetes pharmaceutical Summit, des études de la Faculté de Pharmacie d’Alger sur les estimations des coûts induits par les complications du diabète en Algérie ont été présentées.
En conclusion, les experts recommandent une approche multidimensionnelle, allant de l’évaluation pharmaco-économique à la diversification des sources de financement, en passant par le renforcement des actions de prévention et de l’éducation thérapeutique.
K. Y.