La Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer mise sur l’amélioration du dépistage précoce
La Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer tend à améliorer le dépistage précoce de cette maladie en assurant le suivi du parcours du malade, notamment après la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’assurer une bonne prise en charge des cancéreux y compris les non assurés, a indiqué le président de cette Commission, Pr. Adda Bounedjar.
Dans un entretien accordé à l’APS, Pr. Bounedjar a précisé que les objectifs de la Commission installée la semaine dernière par le président de la République, « s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge du malade en remédiant aux insuffisances, et du dépistage précoce de la maladie ».
En application de la décision du président de la République portant prise en charge complète et immédiate des cancéreux non assurés, Pr. Bounedjar a indiqué que la Commission a tenu plusieurs rencontres avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale pour finaliser les procédures de prise en charge de cette catégorie, une démarche concrétisée par la délivrance de cartes Chifa aux malades à partir de la semaine prochaine après avoir présenté un dossier médical.
Il a souligné que la volonté politique d’assurer une meilleure prise en charge de cette catégorie est « de bon augure, d’autant que cette maladie ne relève pas uniquement de la responsabilité du ministère de la Santé mais du gouvernement dans son ensemble ».
Il a rappelé, à cette occasion, les statistiques de cette maladie qui a enregistré 20 millions de cas dans le monde en 2022 et 10 millions de décès, précisant que l’Algérie recense entre 55.000 et 65.000 nouveaux cas avec une prévision à la hausse de 50 % d’ici 2040. Il a assuré que l’enjeu actuel est de réduire le nombre de décès parmi les cas d’atteinte, par le dépistage précoce et l’amélioration de la prise en charge du patient.
Le Pr Bounedjar a cité certains cancers les plus répandus en Algérie, tels que le cancer colorectal, le cancer du poumon, le cancer de la prostate chez les hommes, le cancer du sein, de l’ovaire, du col de l’utérus et du colon chez les femmes, ajoutant que la commission a pour mission de mettre en place une stratégie nationale pour une meilleure prise en charge des malades, d’autant que « certains types de cancer sont désormais considérés comme guérissables ».
Il a précisé, dans ce sens, que la commission doit également soumettre un rapport périodique au président de la République tous les 6 mois et présenter auparavant un rapport préliminaire 3 mois après son l’installation. Son activité sera renforcée par des comités chargés d’évaluer l’état du cancer en Algérie dans différentes spécialités afin de proposer des stratégies de prise en charge.
Le Pr Bounedjar a également mis en avant plusieurs projets visant à améliorer la prise en charge des cancéreux, à l’instar des six centres en cours de réalisation dans les wilayas d’El Oued, Djelfa, Médéa, Béjaïa, Oran et Tiaret, insistant sur la nécessité d’accélérer la cadence de réalisation pour les mettre en service, outre l’augmentation du nombre d’accélérateurs actuellement estimé à 39 dans le secteur public et 14 dans le secteur privé, afin d’atteindre une moyenne de deux accélérateurs pour 1 million d’habitants.
Pour rappel, le président de la République avait procédé, le 4 février dernier, à l’installation de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, et désigné le Pr Bounedjar à sa tête.
Il a en outre ordonné de prendre en charge obligatoirement les cancéreux, et a enjoint au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, d’assurer une prise en charge complète et immédiate aux malades non assurés, sans aucune procédure administrative au préalable.
Le Président de la République a également ordonné de prendre en charge les malades dès leur arrivée dans les établissements hospitaliers en prenant toutes les mesures thérapeutiques et en assurant la disponibilité du nécessaire médical notamment les réactifs de laboratoire et les médicaments, pour briser les cercles vicieux bureaucratiques, outre la formation de médecins radiologues pour un dépistage précoce du cancer dans les instituts spécialisés et le recours aux capacités de formation y compris les compétences de la santé militaire, avec création d’un dispositif exécutif de gestion administrative et financière, de contrôle et de lutte contre le cancer, la Commission nationale actuelle étant une instance consultative.