Roche Algérie organise une session de formation sur la NeuroMyélite Optique
Les laboratoires Roche Algérie ont organisé ce mardi au sein de son siège à Alger et par visioconférence une session de formation au profit des journalistes consacrée à la NeuroMyélite Optique (NMO), une maladie rare d’auto-immune qui fait partie des maladies inflammatoires démyélinisantes du système nerveux central.
« Comprendre la NMO NeuroMyélite Optique : Différencier de la SEP Sclérose en plaques, perspectives cliniques, avancées de la recherche, et impact sur la vie quotidienne », a constitué la thématique de cette session de formation animée par le Professeur Daoudi, chef de service neurologie au CHU de Tizi-Ouzou et expert dans la prise en charge des maladies neurologiques.
Le Pr Daoudi a vulgarisé les connaissances sur cette maladie rare méconnue du grand public et qui touche, selon lui, pas que la neurologie mais plusieurs spécialités de la médecine.
Il a affirmé qu’elle affecte les nerfs optiques et/ou la moelle épinière, et touche beaucoup plus fréquemment la femme que l’homme dont l’âge moyen de début de cette pathologie se situe autour de 40 ans.
« Cette maladie peut impliquer la consultation ophtalmologique, la médecine générale, la médecine interne et la pédiatrie », a indiqué l’intervenant évoquant même l’hypothèse pour les patients de connaître une « errance diagnostique ».
Alors que la NMO NeuroMyélite Optique fait partie des maladies rares, le Pr Daoudi a indiqué que l’OMS a avancé en 2022 le chiffre de 300 000 millions de personnes atteintes de maladies rares dans le monde.
« En Algérie, le chiffre oscille entre un million et deux million de personnes touchées par les maladies rares », a-t-il affirmé, faisant savoir que ces maladies comme la NMO, dans un petit pourcentage de cas, sont source de décès.
Il a évoqué ensuite la difficulté à diagnostiquer les maladies rares par les professionnels de la santé et les conséquences de cette situation sur les patients qui peuvent avoir des complications graves comme la perte de vue, devenir personne handicapée ou lutter contre la mort en réanimation.
Il a indiqué que l’objectif de la sensibilisation sur les maladies rares a pour but de dire aux patients qu’ils ne sont pas seuls, « mais ensemble nous allons tous combattre et vaincre ces pathologies ».
Le Pr Daoudi a évoqué ensuite le volet lié à la prévalence de la maladie de la NMO, précisant qu’aux États-Unis, cette pathologie est beaucoup plus fréquente chez les femmes de race noire et chez les gens ayant une origine hispanique ou non caucasienne (les non-blonds).
Il a affirmé que des travaux effectués ont démontré que la prévalence de maladies rares est moins importante chez la population non caucasienne, c’est-à-dire arabo-musulmane, méditerranéenne et africaine du nord que par rapport à la population européenne et américaine de race blanche.
Il a précisé aussi que « La tranche d’âge de cette maladie est 40 ans mais en Algérie, cette maladie peut toucher des personnes moins âgées ».
Pour le Pr Daoudi, le grand défi dans le diagnostic de la NeuroMyélite Optique est de pouvoir la différencier de la Sclérose en plaques, soulignant la nécessité de sensibiliser les ophtalmologues, les neurologues et les pédiatres, les médecins généralistes, les radiolgoues…
Rappelant que la NeuroMyélite Optique est longtemps considérée comme une forme de Sclérose en plaques, le professeur a indiqué qu’il s’agit en réalité d’une maladie à part entière qui « nécessite une approche et une prise en charge spécifiques car elle provoque un handicap visuel, moteur ou douloureux ».
K. Y.