Cancérologie : La franco-algérienne Miriam Mérad lauréate d’un prestigieux prix
L’oncologue et l’immunologiste franco-algérienne, Miriam Mérad, a décroché jeudi 18 avril le prestigieux Prix Fondation ARC Léopold Griffuel de recherche translationnelle et clinique. Grâce à ses travaux ayant entrainé une révolution dans le domaine de l’immunologie, Miriam Mérad a acquis une renommée internationale dans ce domaine.
Ses travaux ont permis de découvrir un type de cellules immunitaires appelées « macrophages résidant dans les tissus » qui contribuent au caractère invasif d’une tumeur, a indiqué la Fondation ARC Léopold Griffuel.
Les recherches de Miriam Mérad ont contribué à la conception de médicaments en développement dans l’objectif de bloquer l’influence pro-tumorale des macrophages.
« L’immunologiste a réalisé également des découvertes majeures sur les cellules dendritiques qui jouent un important rôle dans les réactions immunitaires antivirales et antitumorales », souligne encore la Fondation ARC Léopold Griffuel.
Celle-ci a précisé que Miriam Mérad a « développé les premiers atlas épigénétiques et transcriptionnels, qui permettent de comprendre la régulation et les interactions des cellules immunitaires dans le microenvironnement tumoral humain. Elle a ensuite lancé un grand programme pour développer des essais cliniques évaluant de nouvelles approches thérapeutiques pour moduler les réactions du système immunitaire et le mobiliser plus efficacement contre les cancers ».
Née à Paris en 1969, Miriam Mérad revient en Algérie avec sa famille où elle a effectué ses études de médecine à l’université d’Alger. Elle repart en France pour étudier à l’université Paris-Diderot, avant de devenir aux États-Unis directrice de l’Institut d’immunologie de précision de Mount Sinai School of Medicine à New York.
Relation entre le cancer et l’immunologie
Intervenant sur jeudi matin sur la radio française « France Inter », Miriam Mérad, a indiqué avoir étudié les macrophages et les dendritiques, qui constituent une des deux branches de l’immunologie.
Elle a expliqué la relation entre le cancer et l’immunologie. « Le cancer, ce sont des cellules de nos organes qui deviennent un peu anormales. Le macrophage (des cellules immunitaires présentes dans tout le tissu) et les cellules dendritiques peuvent percevoir qu’il y a quelque chose qui ne va pas bien. Le macrophage va les éliminer », a-t-elle précisé.
« De temps en temps, le cancer arrive à se camoufler. Le macrophage, non seulement, il détecte, mais il répare. En essayant de réparer, il va faire grandir le cancer. Il peut l’éliminer et de temps en temps, il peut contribuer à sa croissance », a-t-elle ajouté.
Elle a souligné l’efficacité de l’immunothérapie dans le ciblage de la cellule cancéreuse sans toucher celle à côté qui est normale, affirmant que la chimiothérapie est une solution beaucoup plus toxique.
« L’immunothérapie enregistre un résultat fabuleux dans 18 cancers. On pense que cette immunothérapie va transformer, peut-être guérir. Mon pari, en travaillant sur le macrophage, on va découvrir de nouvelles molécules qui sont une autre clef de l’immunothérapie du cancer », a-t-elle ajouté.
L’immunologiste franco-algérienne a affirmé qu’au-delà du cancer, « on pense que le macrophage a un rôle dans toutes les maladies, de l’athérosclérose (inflammation des vaisseaux) à l’Alzheimer.
K. Y.