Concurrence déloyale entre confrères : quand l’éthique médicale vacille à Alger

Par Mohamed Tahar Aissani
Dans le milieu médical algérois, où l’excellence et la rigueur devraient primer, un climat délétère s’est insidieusement installé entre deux chefs de service de stature académique équivalente et de spécialité identique. Un différend profond, teinté de rivalité et de ressentiment mutuel, mine la collaboration et nuit à la qualité des soins et de la recherche médicale dans un secteur où l’entente devrait pourtant être de mise.
Cette situation, qui aurait pu n’être qu’une simple divergence professionnelle, a pris des proportions inquiétantes. Chaque initiative organisée par l’un est systématiquement boycottée par l’autre. Les manifestations scientifiques de haut niveau, pourtant essentielles à l’évolution des pratiques et à la formation continue, deviennent des champs de bataille où les coups bas sont légion. Les résidents et jeunes médecins, tentant de naviguer avec intégrité entre ces deux pôles, en paient souvent le prix. Des représailles surgissent dès qu’un résident choisit, en toute bonne foi, de participer à un événement organisé par l’un des deux protagonistes.
Ces jeunes talents se retrouvent alors pris dans un jeu de pouvoir, subissant des exclusions arbitraires et des discriminations flagrantes.
Ce conflit, qui se déroule en plein cœur d’Alger, est à la fois véridique et profondément alarmant. Si les noms des protagonistes ne sont pas cités ici, ce n’est que par souci de respect et pour tenter de susciter une prise de conscience avant de passer à des dénonciations plus explicites. Les instances de l’Ordre des Médecins ainsi que les autorités institutionnelles sont appelées à réagir. Elles doivent intervenir pour imposer le respect des règles d’éthique et de justice, essentielles à l’harmonie du corps médical et à l’exercice serein de la médecine.
Il est impératif que ces professionnels, qui se considèrent comme des professeurs émérites, se ressaisissent et intègrent les normes universelles de confraternité. Car si cette adhésion à l’éthique commune n’est pas observée, les conséquences pour la santé publique et la formation des futures générations de médecins pourraient être désastreuses.
En tant que média, nous nous réservons le droit de dénoncer, avec des noms, ces comportements nuisibles si les dérives se poursuivent. Il est de notre devoir de veiller à la préservation de la dignité de l’exercice médical en Algérie et d’encourager un environnement fondé sur le respect, l’entraide et l’intégrité.
Le climat de rivalité, s’il n’est pas contenu, pourrait bien devenir l’un des freins majeurs à l’avancée scientifique et médicale dans notre pays. Il est temps d’agir pour préserver ce qui fait la grandeur de la médecine algérienne : la compétence, l’éthique et la fraternité entre confrères.