L’Algérie ne peut plus se satisfaire de ce statut de fournisseur fiable de gaz et de pétrole pour le marché européen

Le vice-président du Conseil du renouveau économique algérien (CERA), Abdelouahed Kerrar, a indiqué lundi lors de son intervention sur la chaîne III de la Radio nationale que « l’Algérie ne peut plus se satisfaire de ce statut de fournisseur sur et fiable de pétrole et de gaz pour le marché européen ».
Il a fait savoir que l’Algérie a décidé de réviser l’accord d’association avec l’Union européenne 20 ans après son entrée en vigueur , considérant que la promesse « d’une prospérité partagée » est loin d’avoir été tenue ».
Il a affirmé que l’Europe doit s’ouvrir aux exportations algériennes hors hydrocarbures.
Pour le vice president du CRÉA,aller vers une révision plutôt qu’une dénonciation pure et simple est motivée par le fait que l’UE est un partenaire stratégique, avec lequel l’Algérie entretient des relations très dense et très riches depuis plusieurs années, sur les plans économique, commercial et humain ».
Il a listé trois domaines qui devraient faire l’objet des discussions lors des futures réunions à savoir » l’ouverture de l’Europe aux exportations hors hydrocarbures algériennes, le transfert technologique et l’investissement des entreprises européennes sur le sol algérien ».
Pour M. Kerrar, de l’investissement devrait être au cœur des discussions avec les européens.
L’intervenant s’est interrogé ensuite sur l’absence en Algérie d’investissement européen d’envergure.
« Pourquoi il n’y a pas eu un investissement d’envergure en Algérie alors que le Qatar et la Turquie sont actifs sur ce plan (…) C’est désormais la règle économique. Si les Européens ne viennent pas, d’autres viendront », s’est-t-il interrogé.Il a affirmé que les Européens ont deux bonnes raisons pour venir investir en Algérie.
« D’abord partager cette richesse et profiter du nouveau climat d’affaires en Algérie, opportunément offert par la refonte du Code d’investissement, ensuite l’existence d’un fort potentiel de croissance en Algérie », a-t-il ajouté.
Pour appuyer ses dires, le vice-président du CREA a mis en avant quelques chiffres. Il a affirmé que la croissance de l’Algerie au premier semestre de l’année 2024 était de 3.9%, tirée par les secteurs des hydrocarbures mais aussi agricole et industriel.
« Cette croissance qui est 3.9%, est l’une des plus élevées de la région MENA . L’inflation qui était en 2022 et 2023 de 9,3 % c’est effondré à 4,3 % en glissement annuel sur les neuf premiers mois de l’année 2024.
Il a rajouté que tous les agrégats macro-économiques étaient au vert : qu’il s’agisse du solde de la balance des échanges commerciaux qu’il s’agisse du compte courant de la balance, des paiements ou des investissements qui ont augmenté de 15 % sur les neuf premiers mois de l’année 2024, des réserves de choses qui ont augmenté à 16 mois d’importation ou du très faible, taux d’endettement de l’Algérie, Voilà des indices incitatifs surtout que les opérateurs européens cherchent à délocaliser, dans des pays voisins, pour mieux rentabiliser leurs activités,a-t-il détaillé.