Trump met la pression sur les entreprises pharmaceutiques : Relocalisation ou sanctions

Le président américain Donald Trump a adressé un avertissement clair aux entreprises pharmaceutiques : relocaliser leur production aux États-Unis ou faire face à de nouvelles taxes douanières. Lors d’une réunion privée à la Maison-Blanche, il a incité les dirigeants du secteur à accélérer le transfert de leurs opérations manufacturières hors des pays étrangers.
Des relations tendues avec l’industrie pharmaceutique
Contrairement aux attentes des dirigeants du secteur, qui espéraient obtenir son soutien, Trump s’est montré intransigeant. Malgré sa position traditionnellement favorable aux entreprises, il a souvent exprimé son mécontentement à l’égard des compagnies pharmaceutiques, notamment en raison de la flambée des prix des médicaments. Lors de son premier mandat, il les avait déjà accusées de profiter des consommateurs américains sans subir de réelles conséquences.
Des demandes ignorées par Trump
Parmi les dirigeants présents à cette réunion figuraient David Ricks (PDG d’Eli Lilly & Co), Robert Davis (PDG de Merck & Co), Albert Bourla (PDG de Pfizer) et Stephen Ubl, président du principal groupe de lobbying du secteur. Ils espéraient convaincre Trump de soutenir des modifications du programme de négociation des prix des médicaments, mis en place sous l’administration Biden, et de réduire l’influence des intermédiaires accusés de faire grimper les coûts pour les patients.
Les entreprises pharmaceutiques réclamaient notamment une harmonisation des délais d’exemption des médicaments dans ce programme, estimant que la disparité entre les médicaments injectables et les comprimés pourrait freiner l’innovation. Mais Trump est resté silencieux sur ce point et n’a pas promis d’intervenir auprès du Congrès pour modifier la loi en leur faveur.
La critique des prix des médicaments continue
Fidèle à sa ligne de conduite, Donald Trump a une nouvelle fois critiqué les prix élevés des médicaments sur ordonnance aux États-Unis, les comparant à ceux pratiqués en Europe. Depuis la Maison-Blanche, il a rappelé que son administration travaillait à une baisse des coûts, sous la supervision de Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la Santé, et Mehmet Oz, candidat à la direction des Centres de soins et services médicaux.
S’adressant directement à Kennedy, Trump a insisté sur l’importance de cette mission : « J’espère que vous vous concentrerez également sur le coût, car les Américains ont été exploités, ce qui est inacceptable et nous ne le permettrons pas. » Il a souligné que les citoyens américains payaient bien plus cher pour les mêmes traitements que les habitants de Londres, sans toutefois nommer de médicaments spécifiques.
Le programme de Biden maintenu malgré les pressions
Par ailleurs, les responsables de la santé ont confirmé vendredi que la mise en œuvre du programme de négociation des prix des médicaments se poursuivrait, malgré les tentatives des entreprises pharmaceutiques pour en modifier les règles. La prochaine phase de ce programme inclura notamment les médicaments Ozemic (Ozempic) et Wegory (Wegovy), très prisés pour la perte de poids.
Ce bras de fer entre Trump et l’industrie pharmaceutique illustre les tensions persistantes autour de la question du coût des médicaments aux États-Unis. Si les entreprises espéraient une oreille attentive de la part du président, elles devront revoir leurs attentes face à une administration décidée à imposer de nouvelles règles du jeu.
K. Y.