L’apport de la biologie moléculaire dans le cancer du sein : du diagnostic au traitement

Le cancer du sein constitue l’un des enjeux majeurs de la santé publique, avec des avancées significatives en matière de diagnostic et de traitement grâce à la biologie moléculaire. Lors de son intervention durant la première Journée Thématique sur l’Oncogénétique, qui s’est tenue le samedi 22 février 2025, le professeur Hassan Mahfouf, chef de service d’oncologie médicale à l’EPH de Rouiba, a mis en lumière l’importance de ces progrès scientifiques qui permettent une prise en charge plus ciblée et efficace des patientes.
Une évolution majeure dans la compréhension du cancer du sein
Autrefois perçu comme une maladie homogène, le cancer du sein est aujourd’hui reconnu comme un ensemble de maladies distinctes. Cette classification repose sur des critères histologiques, mais surtout sur des marqueurs biologiques qui permettent d’orienter les stratégies thérapeutiques. Parmi ces marqueurs, le statut des récepteurs hormonaux (oestrogènes et progestérone), la surexpression du gène HER2 et l’index de prolifération KI 67 sont des indicateurs essentiels dans le choix du traitement.
L’émergence des thérapies ciblées
L’un des tournants majeurs a été l’introduction du trastuzumab, un anticorps monoclonal ciblant HER2, qui a transformé le pronostic des patientes atteintes de cancers du sein HER2-positifs. D’autres molécules comme les inhibiteurs de PARP, les anti-CDK 4/6 et les immunothérapies ont également élargi les possibilités de traitement en fonction du profil génétique des tumeurs.
La classification moléculaire : une stratégie adaptée
Aujourd’hui, la classification moléculaire distingue plusieurs sous-types de cancers du sein :
- Luminal A : sensibles à l’hormonothérapie avec un bon pronostic.
- Luminal B : plus agressifs, ils nécessitent une hormonothérapie associée à d’autres traitements.
- HER2-positif : nécessitant une prise en charge ciblée par des anti-HER2.
- Triple négatifs : ne présentant ni récepteurs hormonaux ni surexpression de HER2, pour lesquels la chimiothérapie et l’immunothérapie sont les options principales.
Les biomarqueurs prédictifs et la biopsie liquide
L’identification de nouveaux biomarqueurs, comme les mutations BRCA1/2, permet d’affiner encore davantage les stratégies thérapeutiques. De plus, la biopsie liquide émerge comme un outil révolutionnaire pour surveiller l’évolution tumorale et détecter précocement les récidives.
Vers une approche personnalisée et multidisciplinaire
L’approche multidisciplinaire est essentielle dans la prise en charge du cancer du sein. La concertation pluridisciplinaire doit aller au-delà d’un simple slogan et s’ancrer réellement dans les pratiques cliniques pour garantir une prise en charge optimale.
Le professeur Mahfouf a conclu son intervention en rappelant l’importance de la collaboration et de la recherche pour continuer à améliorer les perspectives des patientes. La biologie moléculaire, par ses avancées constantes, offre l’espoir d’une médecine toujours plus précise et efficace contre le cancer du sein.
K. Y.